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Prêt-à-porter : C&A poursuit sa restructuration, 300 emplois menacés en France

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : Fabian Sommer / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP . 3 min
Prêt-à-porter : C&A poursuit sa restructuration, 300 emplois menacés en France
Prêt-à-porter : C&A poursuit sa restructuration, 300 emplois menacés en France © Fabian Sommer / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

La marque de prêt-à-porter C&A a annoncé un nouveau plan social, qui mettrait en péril plus de 300 emplois. La marque, implantée en France depuis plus de 50 ans, restructure son parc de magasins pour tenter de résister à la violente crise qui frappe le prêt-à-porter français depuis quelques années.

La marque de mode néerlandaise C&A, implantée en France depuis plus de 50 ans et qui restructure depuis plusieurs années son parc de magasins, vient d'annoncer un nouveau projet mettant en péril plus de 300 emplois.

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Annoncé le 14 mars à ses employés, le nouveau plan de réduction des effectifs passe mal auprès des syndicats, notamment de la CGT qui déplore dans un communiqué "un démantèlement" progressif ayant mené à la suppression d'environ 800 postes ces dernières années. "C&A enchaîne les PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR) comme elle enchaînerait les périodes de soldes", dénonce le syndicat.

Un plan social "beaucoup plus important que les autres"

Selon la CGT, ce serait le "8e PSE", qui intervient deux ans après la fermeture en février 2023 de deux magasins parisiens emblématiques (Rivoli et Haussmann) qui avait mis sur le carreau "140 salariés, dont 28 ont été reclassés", a témoigné auprès de l'AFP Sandrine Di Mambro, délégué syndicale centrale CGT.

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"Certains collègues ont subi trois PSE" et ont été déplacés de magasin en magasin, "c'est psychologiquement très dur", souligne-t-elle, évoquant "l'angoisse de ne pas savoir si demain, il y aura encore [une autre restructuration]".

Celle qui travaille depuis plus de 30 ans à C&A a vu passer de nombreux plans sociaux, mais celui annoncé le 14 mars "est beaucoup plus important que les autres", s'inquiète-t-elle. De fait, il pourrait concerner "au maximum" 324 personnes, a indiqué vendredi la direction à l'AFP. Pour "améliorer sa compétitivité" dans un paysage du prêt-à-porter en berne, C&A optimise son réseau de boutiques détenues en propre et compte en fermer 24 qui connaissent "des difficultés structurelles", a-t-elle expliqué.

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Par ailleurs, l'ensemble des 57 "corners" (points de vente hébergés par d'autres enseignes) de la marque en France devraient connaître le même sort "puisque les partenariats avec les repreneurs Intermarché, Carrefour et Auchan n'ont pas pu être renouvelés". Enfin, les volumes de produits commercialisés ayant ainsi vocation à diminuer, le centre de distribution situé en Seine-et-Marne, ainsi que ses effectifs, seront touchés par le projet de restructuration.

Une violente crise qui frappe le prêt-à-porter français

Au cours des "prochaines semaines", "un dispositif d'accompagnement social très complet sera négocié" avec les organisations représentatives du personnel, comprenant des propositions de reclassement et des mesures d'accompagnement, a assuré la direction.

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Ce plan vise à "assurer l'avenir de la marque dans un marché français de l'habillement qui ne cesse de se dégrader et sur lequel C&A France connaît des difficultés malgré de précédents ajustements", selon l'entreprise, qui compte aujourd'hui en France 100 magasins et 1.500 salariés.

Comme d'autres, elle tente de résister à la violente crise qui frappe le prêt-à-porter français depuis quelques années. Camaïeu, Kookaï, Gap France, Don't Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, Kaporal, IKKS... Nombreuses sont les marques bien connues des Français et des centres-villes qui en ont fait les frais.

Elle a été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2.100 salariés qui avait fortement marqué les esprits.

L'"hyper fast fashion" déstabilise les marques historiques

Ces marques ont souffert d'un cocktail détonant : pandémie, inflation, hausse des prix de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la seconde main et, dernièrement, de l'"hyper fast fashion".

Cette mode "éphémère" aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment, qui s'importe en Europe via des plateformes asiatiques et dont Shein est le symbole, grignote tous les jours de plus en plus de parts de marché en France.

Elle vient déstabiliser un peu plus des marques historiques, telle C&A, créée en 1841 par deux frères, Clemens et August, avec une entreprise de lin et de coton (C&A Brenninkmeijer).

Aujourd'hui, C&A propose des vêtements pour femmes, hommes et enfants à bas prix dans ses 1.300 magasins répartis dans 17 pays européens, et emplois 25.000 personnes.