Des baisses d'impôts, oui, mais pour quand et pour qui précisément ? Beaucoup de questions subsistent au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron sur TF1 concernant la fiscalité des classes moyennes. Le président de la République a demandé au gouvernement de faire des propositions pour concentrer 2 milliards d'euros de baisses d'impôts sur les catégories de Français qui ne sont pas assez riches pour bien vivre et trop pauvres pour être aidés.
"Je trouve que ce n'est pas suffisant"
Qu’en pensent les personnes qui font partie de ces classes moyennes ? Dans les rues de la capitale, les passants restent perplexes. "Quand ça sort de la bouche de Macron, ça va être un truc de 20 balles. Ça ne sert à rien. En fait, c'est inutile qu'il baisse les impôts s'il augmente autre chose à côté", explique un passant.
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Une autre ajoute : "Je trouve que ce n'est pas suffisant. Il faudrait baisser les charges des gens. Moi qui suis commerçante indépendante, je trouve que je paye beaucoup trop de charges." D’autres voient cette mesure comme une bonne nouvelle : "Je pense que ce serait une bonne solution parce que j'ai des enfants qui font des études, donc ça va aider. Plus de pouvoir d'achat veut dire peut-être plus de loisir."
10 et 12 millions de foyers concernés
La mesure reste encore assez floue. D'abord, il n'y a pas de calendrier précis pour l'entrée en vigueur de ces baisses d'impôts. Emmanuel Macron promet seulement qu'elles interviendront quand la trajectoire budgétaire le permettra, avant 2027.
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Ce qui est sûr, c'est que le montant total de cette baisse est estimé à 2 milliards d'euros. Et ce que l'on sait aussi, c'est que cela doit bénéficier aux classes moyennes. Emmanuel Macron l'a précisé dans son interview à L'Opinion, publiée ce lundi. Il s'agirait des Français qui gagnent entre 1.500 et 2.500 euros par mois, ce qui concernerait donc entre 10 et 12 millions de foyers.
Mais comment cette baisse va-t-elle s’appliquer ? Par une baisse de charges, moins de cotisations sociales, donc plus de salaires nets. Emmanuel Macron a déjà eu recours à ce levier, en 2018. À la clef, de 20 à 75 euros de plus par mois pour les salariés du privé. Sauf que personne ou presque ne s'en souvient.
Deux milliards d'euros d'ici à 2027
Pour cause, l'exécutif avait eu la mauvaise idée de procéder à un geste fiscal en deux temps, ce qui avait dilué l'effet de cette baisse et de cette hausse du pouvoir d'achat cette fois-ci. Il faudra donc opérer plus franchement. Surtout que cette baisse n'a en réalité rien de fracassant. Le président promet 2 milliards d'euros d'ici à 2027 tandis que la baisse de charges de 2018 s'élevait à 7 milliards d'euros en un an seulement. Cette baisse d'impôts pourrait donc faire "pschitt", comme disait l'ancien président de la République, Jacques Chirac.