Pour des vols moins émetteurs en CO2, Air France a annoncé lundi augmenter ses tarifs de quelques euros. En effet, le secteur aérien est en pleine révolution pour trouver les moyens de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour les compagnies aériennes, la solution à plus court terme est celle des biocarburants, qui réduisent les émissions de CO2 de près de 75% mais qui coûtent 4 à 8 plus chers que le kérosène. Air France va donc répercuter une partie de ce coût sur les billets.
Ce sera la "contribution carburant aviation durable", dont le montant va évoluer selon votre niveau de réservation et le nombre de kilomètres parcourus. Dans le détail, vous paierez entre 1 et 4 euros supplémentaires en classe économique et jusqu'à 12 euros en classe affaires. Le groupe Air France-KLM est le premier à mettre en place ce type d'augmentation. Beaucoup de compagnies se mettent progressivement aux carburants durables mais la France a instauré depuis le 1er janvier l'obligation d'en ajouter 1% dans le kérosène.
Le carburant, un quart des dépenses des compagnies aériennes
Et cette nouvelle réglementation a un coût : rien que pour la France, l'incorporation de 2% de biocarburants représenterait 240 à 280 millions d'euros par an, selon Ben Smith, le directeur général du groupe Air France - KLM. "Le problème, c'est que ce carburant coûte au minimum 4 fois plus cher que le kérosène", explique Arnaud Aymé, spécialiste des transports au cabinet SIA Partners. Et ce coût représente environ 25% des dépenses des compagnies aériennes. Sans oublier, précise Arnaud Aymé, qu'il y a "beaucoup de contraintes sur l'origine des matières : des huiles de cuisson usagées, du résidu forestier agricole". Des matières en quantités limitées et donc plus chères.
Vers une filière du biocarburant ?
Une filière biocarburant est en train de voir le jour. Des pétroliers comme TotalEnergies, par exemple, investissent et transforment des raffineries. Mais la transformation prendra du temps. En France, la feuille de route prévoit 2% de carburant durable en 2025 et 5% en 2030. En 2019, cela représentait 0,1% du kérosène consommé dans le monde.