Le constructeur allemand de voitures haut de gamme BMW a été contraint mardi d'abaisser ses objectifs annuels en raison d'un système de freinage défectueux qui a provoqué des rappels et des arrêts de livraison affectant 1,5 million de véhicules. Les problèmes concernent le système de freinage intégré (IBS) de l'équipementier allemand Continental qui équipe les véhicules des marques BMW, Mini et Rolls-Royce du groupe bavarois.
"Les performances de freinage ne sont pas compromises et les freins peuvent toujours être actionnés, tout en restant bien au-dessus des normes légales", a assuré Continental dans un communiqué. Le composant "sera remplacé si une fonctionnalité partiellement altérée est détectée", ajoute l'équipementier qui a provisionné une somme autour de 50 millions d'euros pour remédier aux problèmes.
Objectifs annuels vus à la baisse
Conséquence des rappels pour BMW : les livraisons de véhicules du groupe devraient désormais "légèrement diminuer" en 2024 sur un an, quand elles devaient légèrement progresser selon la prévision initiale, après le niveau record de 2,56 millions d'unités atteint en 2023. Cela affectera aussi la rentabilité du groupe puisque la marge opérationnelle dans l'activité automobile, division phare, est désormais attendue dans une fourchette "de 6% à 7%", contre 8% à 10% auparavant, selon un communiqué.
Le résultat imposable du groupe, qui livre aussi des motos, doit désormais "reculer nettement" et non plus "légèrement" comme anticipé auparavant. À la Bourse de Francfort, les titres de BMW et de Continental ont plongé, terminant en recul de plus de 10%. Les ventes du fabricant de la berline i6 électrique sont également pénalisées par la demande toujours atone en Chine, un marché-clé, a indiqué BMW mardi. "Malgré les mesures de soutien du gouvernement, les réticences à acheter perdurent", ajoute le groupe.
>> LIRE AUSSI - Voitures neuves : la part des électriques a reculé en Europe au premier semestre 2024
Vers des fermetures d'usines
C'est un nouveau coup dur pour l'industrie automobile allemande après l'annonce choc de Volkswagen qui a révélé début septembre préparer un plan drastique d'économies, avec de possibles fermetures d'usines et licenciements en Allemagne. La position des constructeurs allemands est de plus en plus remise en question par l'électrification à grande vitesse du parc automobile chinois qui profite principalement aux marques locales.
Les résultats du troisième trimestre de BMW, qui seront publiés début novembre, refléteront en grande partie les effets négatifs liés aux actuelles mesures sur les véhicules, indique le groupe.