L'indice vedette de la Bourse de Paris a signé mardi un nouveau record en séance à 7.403,67 points, au sortir d'un week-end pascal prolongé et sur fond de regain d'appétit pour le risque après le choc bancaire du mois de mars. L'indice CAC 40 a atteint 7.403,67 points vers 15H45, battant son précédent record absolu du 6 mars. Il a été entre-temps sévèrement chahuté par la crise qui a frappé les banques, étant même passé sous le seuil des 6.800 points le 20 mars. Le CAC 40 a ensuite repris près de 9%. Depuis le début de l'année, l'indice gagne plus de 14%.
Les banques centrales plus sensibles aux risques économiques
Parmi les entreprises au sein de l'indice, les actions des banques n'ont pas récupéré les pertes qu'elles ont enregistrées en marge de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank et du rachat in extremis de Credit Suisse par sa rivale helvétique UBS. Le titre Société Générale reste ainsi à près de 20% en dessous de son niveau de début mars, celui de BNP Paribas demeurant en retrait de 10% et celui de Crédit Agricole de 5%. La crise bancaire, si elle a fait souffler un vent de panique sur les marchés, rend les banques centrales plus sensibles aux risques économiques de leur politique monétaire, espèrent les investisseurs. Ils estiment désormais qu'elles vont augmenter un peu moins que prévu leurs taux directeurs, principal outil pour lutter contre l'inflation par le renchérissement du coût du crédit dans l'économie.
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Si la Banque centrale européenne (BCE) se montre rigide et prévoit encore de relever ses taux directeurs, les investisseurs estiment très probable que la banque centrale américaine (Fed) procède à un ultime relèvement de ses taux en mai, avant de les laisser autour de 5%. Les dernières statistiques qui montrent un ralentissement de l'activité économique et une baisse des créations d'emplois aux États-Unis renforcent cette hypothèse. "Les données d'inflation du mois de mars attendues cette semaine aideront sans doute à mieux soupeser l'éventualité d'un changement de cap dès" la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed, selon l'économiste Véronique RichesFlores, du cabinet RichesFlores.
"Une stratégie robuste"
L'inflation ralentit en zone euro et aux États-Unis, notamment grâce à la baisse des prix de l'énergie depuis plusieurs mois, mais elle demeure encore très élevée, largement supérieure à l'objectif de 2% de la Fed et de la BCE. L'inflation "demeure forte et l'incertitude quant à son évolution s'est accentuée", nécessitant d'avoir "une stratégie robuste pour la période à venir", a déclaré fin mars la présidente de la BCE, Christine Lagarde. Le risque de récession en zone euro cette année a un peu reculé, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans ses prévisions économiques de printemps publiées mardi.