Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé vendredi qu'il n'y avait "pas d'inquiétude particulière" à avoir pour la croissance économique française, malgré la victoire des partisans d'une sortie de l'Union européenne au Royaume-Uni. "Personne ne peut dire que ce choc n'aura aucune conséquence", a reconnu Michel Sapin lors d'une conférence de presse. "Il faut rester extrêmement attentif, mais aujourd'hui, je n'ai pas d'inquiétude particulière" pour la croissance en France, a-t-il ajouté.
La consommation des ménages et l'investissement des entreprises comme seuls moteurs. Selon le ministre, les "deux moteurs" de la reprise économique, observée aussi bien au sein de la zone euro qu'en France, sont des "moteurs internes". Le premier, "c'est la consommation des ménages. Or, je ne vois pas en quoi ce qui se passe de l'autre côté de la Manche pourrait avoir des effets négatifs sur la consommation en France", a souligné Michel Sapin. "L'autre moteur, c'est celui de l'investissement des entreprises", a poursuivi le ministre. Mais "je ne vois pas non plus ici en quoi cette dynamique nouvelle de l'investissement en France serait remise en cause par la situation britannique", a-t-il dit.
Début de panique boursière. La victoire du Brexit a fait naître des craintes pour l'économie française, qui devrait atteindre selon le gouvernement une croissance de 1,5% du PIB cette année, après 1,2% en 2015. Ces craintes ont alimenté un début de panique boursière à Paris, où les cours ont été malmenés. "C'est un choc, dont les conséquences sont extrêmement maîtrisées", a toutefois estimé Michel Sapin, se voulant rassurant sur ces mouvements de marchés.
Un départ anticipé. "Vous avez pu observer aujourd'hui en tous cas que les conséquences sur la zone euro étaient limitées, certes avec des taux qui ont pu se creuser, mais dans des conditions qui ne sont pas du tout exceptionnelles", a-t-il poursuivi. Selon Michel Sapin, l'ensemble des pays de l'Union européenne et du G7, mais aussi les banques centrales, s'étaient "préparés depuis plusieurs semaines à cette hypothèse". "La Banque centrale européenne a une fois encore su prendre les bonnes décisions, de manière précise, claire, responsable", a-t-il dit.