Le dénouement est proche dans le feuilleton du Brexit : les négociations se poursuivent entre Anglais et Européens, dimanche, alors que l'hypothèse d'une absence d'accord commercial entre les deux parties tient la corde. Dans ce contexte, les entreprises se préparent à devoir composer avec un nouvel environnement, plus complexe. Selon Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef et invité d'Europe 1, dimanche, il y aura un vrai changement pour chaque société qui commerce avec le Royaume-Uni, dans quelques semaines.
"Tout change"
"Il va falloir s'adapter à des règles, à des formalités nouvelles, à des déclarations aux douanes, à toutes sortes de formalités dont elles n'ont pas l'habitude", énumère le responsable de l'organisation patronale. "Toutes ces conséquences auront lieu à partir du 1er janvier, qu'il y ait un deal ou pas. De toute façon, tout change."
Combien de personnes sont-elles concernées par ce bouleversement de la relation commerciale entre ces deux partenaires historiques ? "Des millions", assure Bernard Spitz, selon qui "il y a 120.000 entreprises françaises qui exportent ou qui importent au Royaume-Uni. On a fait le calcul : le quart d'entre elles, donc 30.000 entreprises, n'ont jamais fait de commerce hors de l'Union européenne. Pour elles, ça va donc être un véritable big bang", prédit-il.
Une facture de 3,6 milliards d'euros ?
"Le Brexit, c'est un vrai tremblement de terre", poursuit le dirigeant patronal. "Le Royaume-Uni est notre sixième client et notre septième fournisseur (21,1 milliards d'euros de biens et de services importés du Royaume-Uni, ndlr). On exporte 34 milliards chaque année au Royaume-Uni (33,6 milliards d'euros exactement, ndlr)".
Selon les estimations du cabinet Euler Hermès, la facture pourrait s'élever à 3,6 milliards d'euros pour la France, soit un peu plus de 10% des exportations actuelles. "C'est un chiffre qui paraît crédible", assure Bernard Spitz, qui anticipe néanmoins "de nouveaux équilibres" dans les prochaines années.