Le tribunal de commerce de Nanterre, saisi dimanche soir par Suez, a ordonné lundi à Veolia de suspendre le lancement de toute OPA contre son concurrent, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité. Une situation qui ne plait pas à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, invité lundi matin d'Europe 1.
L'Autorité des marchés financiers saisie lundi
"Une opération d'une telle ampleur entre deux champions industriels français ne peut réussir que si elle est amicale. On ne peut pas réussir une opération de cette importance contre les salariés, qui se sont exprimés, contre le Conseil d'administration, contre les clients et contre les usagers. Cette offre n'est pas amicale, et cela contrevient aux engagements qui ont été pris à plusieurs reprises par Veolia", a estimé Bruno Le Maire.
Le ministre des Finances est également revenu sur les problèmes que soulève cette situation. "Cette offre pose aussi des questions des transparence : pourquoi est-ce que subitement elle a été déposée ? Donc pour ça nous allons saisir l'Autorité des marchés financiers dès ce matin", a-t-il assuré. "Elle peut poser des problèmes de concurrence et elle clairement précipitée", a ajouté le ministre, qui a "appelé l'ensemble des parties prenantes à retrouver le chemin de la raison et du dialogue".
Des risques pour l'emploi
"Je suis là pour faire respecter des règles et construire avec l'ensemble des acteurs économiques français un capitalisme qui soit responsable, durable, et respectueux des salariés. Parce que les risques aujourd'hui ils concernent l'emploi, la concurrence....Et vous ne pouvez lever ses risques que dans un cadre amical, en discutant et en dialoguant", a poursuivi Bruno Le Maire.
Veolia, qui a acheté en octobre 29,9% du capital de son grand concurrent auprès de l'énergéticien Engie, a décidé de lancer son OPA sur le reste des actions, estimant que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de sa cible.