C'est mercredi que Bruno Le Maire, ministre des Finances, a présenté en Conseil des ministres le budget 2022, le dernier du quinquennat d'Emmanuel Macron. Éric Woerth, député LR et président de la commission des Finances à l’Assemblée, est venu le commenter, vendredi, au micro d'Europe matin. Selon lui, s'il y a des réductions de déficit prévue à saluer, la dépense publique réelle est bien moindre que celle revendiquée. Et le diable se cache dans les détails.
"J’essaie de regarder les choses objectivement", explique l'élu. "C’est un budget dans lequel il y a une réduction des déficits par rapport à l’année dernière, ce qui est une bonne chose. Il y a de la stabilité fiscale. Il y a eu beaucoup de baisses d’impôt durant ce quinquennat, donc beaucoup de signes positifs."
"Une dépense publique plus efficace"
Mais Éric Woerth voit aussi un tour de passe-passe du gouvernement. "On baisse les dépenses de relance, de soutien à l'économie", note-t-il. "Donc la dépense globale du budget est en baisse d’une trentaine de milliards d’euros mais [c’est parce qu’on] retire les dépenses d’urgence pour plus de 60 milliards." Autrement dit, "il y a en fait une augmentation d’un peu plus de 30 milliards des dépenses ordinaires", selon le député LR.
Ce qui ne lui plaît guère. "Je ne crois pas qu’on puisse substituer des dépenses ordinaires à de la dépense de crise. Car on augmente le niveau de la dépense publique, déjà extrêmement élevé." Rejetant l'idée qu'il serait pour une quelconque "orthodoxie" budgétaire, Éric Woerth préconise surtout d'avoir "une dépense publique plus efficace". "On ne peut pas être les plus mauvais dans tous les classements et en même temps dépenser le plus."