Faut-il freiner, voire stopper l'immigration économique en France ? Selon un sondage de l'institut CSA, dévoilé en exclusivité pour Europe 1, CNews et le JDD, 65% des Français sondés souhaitent aller en ce sens, contrairement au gouvernement qui, avec son projet de loi, veut faciliter la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension. "Nous avons besoin d'une immigration économique encore aujourd'hui", défend Éric Woerth, député Renaissance de l'Oise et questeur à l'Assemblée nationale, invité du Grand rendez-vous Europe1/CNews/Les Échos ce dimanche.
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"Alain Juppé, il y a vingt ans, s'était fait explosé parce qu'il considérait que l'immigration était parfois une chance pour la France. Ça a été pendant longtemps une chance pour la France. Mais trop d'immigration ou une immigration mal régulée, mal intégrée est évidemment un risque pour la France", tempère-t-il. "Donc l'idée n'est pas d'arrêter les flux migratoires. Qui peut penser le contraire ? L'idée, c'est de choisir. Nous avons besoin d'une immigration économique, et tous les Français qui disent 'non, zéro immigration économique' à ce moment-là, qu'ils ne se gênent pas pour prendre les postes qui sont disponibles", s'agace le député.
Les métiers en tension dans la balance
Dans le texte initial du gouvernement, l'article 3 - supprimé par la suite dans la version adoptée au Sénat - proposait d'octroyer un titre de séjour d'un an renouvelable aux personnes qui travaillent dans des "métiers en tension" et justifient de trois ans de présence en France ainsi que de huit fiches de paie.
Un article salué par Éric Woerth, qu'il continue de défendre pour le fonctionnement économique du pays : "Je constate la réalité, je suis un pragmatique. Je dis qu'on a besoin d'une immigration parce qu'il y a des postes dont les Français ne veulent plus. Et c'est comme ça dans le bâtiment, par exemple. On n'a jamais eu autant besoin de travaux, notamment pour l'écologie. Et les entreprises ont bien du mal à trouver des employés. Et très souvent, sur un chantier du bâtiment, il y a plein de travailleurs issus de l'immigration. On a toujours besoin de beaucoup d'emplois qui ne sont pas très qualifiés".
"Et on a besoin aussi d'une France extrêmement qualifiée pour résister aux Chinois, pour résister aux Américains et à tous ceux qui font concurrence", expose-t-il. Une immigration économique, mais une immigration contrôlée, insiste ainsi le questeur au micro de Sonia Mabrouk. "Une immigration qui respecte les valeurs de la République", finit-il par conclure.