Budget 2025 : postes d'enseignants, jours de carence... Combien vont coûter les compromis de Bayrou au PS ?
Pour doter la France d'un budget, le gouvernement de François Bayrou a choisi de négocier avec le groupe socialiste pour tenter d'éviter la censure. Résultat : une cascade de concessions qui sont d'autant de manque à gagner pour l'État, mais qui pourraient éviter l'incertitude économique issue d'une deuxième censure.
Jongler entre l’impérieuse nécessité de rétablir les comptes publics, et celle d’éviter une nouvelle censure : c’est au cœur de cette équation complexe que le ministère de l'Économie tente de doter la France d’un budget. Pour y parvenir, le gouvernement a choisi de négocier avec le groupe socialiste.
Le résultat, c’est une cascade de concessions en échange d’un joker anti-censure, qu’Olivier Faure et les siens n’ont d’ailleurs toujours pas accordé au gouvernement. Le PS fait monter les enchères et le prix de la stabilité politique avec.
La non-suppression des postes d'enseignants chiffrée à 150 millions d'euros
Depuis le début de sa valse avec les socialistes, le gouvernement a déjà lâché une partie des économies du budget Barnier. Il y a le rétropédalage sur la suppression de 4.000 postes d’enseignants, chiffrée à 150 millions d’euros, l'abandon des trois jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt-maladie, 300 millions d'euros, et la hausse des dépenses de santé, un milliard d'euros.
Des concessions coûteuses, mais probablement moins qu’une censure selon Sylvain Bersinger, économiste chez Asteres. "Il est préférable d’arriver à un budget si les concessions à faire sont de l’ordre de quelques milliards d’euros", note-t-il auprès d'Europe 1. "Il peut y avoir plusieurs types de coûts pour la censure : une incertitude pour les acteurs économiques, ça pèse sur l’activité donc sur les recettes fiscales. Il peut y avoir un coût au niveau des taux d’intérêts de l’État français, donc ça peut accroître les charges d’intérêts pour l’État", affirme l'économiste.
Huit milliards d'euros de manque à gagner avec les précédentes concessions
Enfin, il y a aussi les concessions actées précédemment par Michel Barnier. L'actuel locataire de Matignon François Bayrou ne s’est pas risqué à remettre sur le tapis la hausse de taxe sur l'électricité, ni les mesures de moindre remboursement des médicaments ou la désindexation partielle des pensions de retraites. Additionnées, ces trois mesures devaient rapporter près de huit milliards d’euros dans les caisses de l’État.