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Margaux Fodéré / Crédits photo : THOMAS SAMSON / AFP
Quelque "300 entreprises" seront concernées par des hausses d'impôts, pendant un an ou deux, a affirmé jeudi le Premier ministre Michel Barnier sur France 2, réfutant tout "choc fiscal". Ces nouvelles mesures peuvent-elles parvenir à réduire le déficit ?

"C'est moi qui fixe la ligne" : Michel Barnier a entendu jeudi asseoir son autorité, en assumant des hausses d'impôts pour quelque "300 entreprises" ainsi que "les personnes les plus fortunées", malgré les frictions avec le camp macroniste, et en nuançant la ligne dure prônée par son ministre de l'Intérieur sur l'immigration.

"Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus d'un milliard" d'euros de chiffre d'affaires, "cela représente 300 entreprises", a développé le Premier ministre sur France 2. "Mais il n'y aura pas d'impôts nouveaux sur la quasi-totalité des 4 millions d'entreprises", a-t-il ajouté, en réfutant tout "choc fiscal". Combien ces mesures peuvent-elles rapporter à l'État ?

Un tiers de l'effort nécessaire pour réduire le déficit

Si Michel Barnier a tenu à rassurer jeudi en promettant qu'il n'y aura pas de choc fiscal, ces hausses d'impôts doivent tout de même permettre d'assurer un tiers de l'effort nécessaire pour réduire le déficit. Dans le détail, la contribution exceptionnelle qui sera demandée aux Français les plus fortunés devrait rapporter deux milliards d'euros à l'État, auquel s'ajouteront les résultats d'une hausse de la fiscalité sur les plus grandes entreprises, "ce qui durera un an ou deux", précise Michel Barnier.

À ce stade, le gouvernement ne confirme pas les montants espérés d'une telle participation. Mais une chose est sûre : avec cette mesure, l'État engrangera le plus de recettes, estime Eric Pichet, professeur à la Kedge Business School. " Il y a très peu de contribuables qui gagnent plus de 500.000 euros par an, on est dans le domaine du symbolique. Donc ça restera nettement inférieur à ce que pourrait rapporter une augmentation de l'impôt sur les sociétés ou une taxe sur les rachats d'actions".

Si 300 entreprises seulement seront visées par cette surtaxe, les autres, près de quatre millions en France, seront aussi mises à contribution sur d'autres volets comme sur les aides qu'elles touchent pour les allocations.