Le gouvernement veut s’attaquer à l’absentéisme dans la fonction publique. La raison ? Il coûte 15 milliards d’euros par an. Les arrêts maladie ont fortement progressé dans le public, avec en moyenne 14 jours d'absence par an contre 11 dans le privé. Et pour faire des économies, les fonctionnaires seront bientôt soumis au même régime que les salariés du privé en matière d'arrêt maladie. Le gouvernement va déposer deux amendements au projet de loi de finances 2025. Ils prendront place dans la partie dépenses du budget examiné ce lundi en commission des finances.
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Jour de carence et rémunération
Le premier amendement concernera les jours de carence. Pour rappel, un jour de carence a été introduit en 2018 dans la fonction publique. Concrètement, un agent en arrêt maladie n'est rémunéré qu'à partir du deuxième jour d'arrêt. Sauf que dans le privé, la loi prévoit trois jours de carence. Le gouvernement veut donc aligner le public sur le privé. L'exécutif met en avant une étude de l'INSEE qui conclut que l'introduction du jour de carence dans la fonction publique a permis de faire chuter l'absentéisme de 23%.
Pour certains, c'est la preuve que des règles trop souples incitent les salariés à multiplier les arrêts de complaisance. Les syndicats de fonctionnaires estiment au contraire que ce genre de mesures pénalise les agents malades qui se forcent à venir travailler au risque de contaminer leurs collègues. Dans le privé, les mutuelles d'entreprise compensent très souvent les jours de carence, alors qu'il n'y a pas vraiment de système équivalent dans le public.
Le deuxième amendement déposé visera à limiter la prise en charge d'un congé maladie ordinaire dans la fonction publique. Aujourd'hui, un agent arrêté perçoit 100 % de sa rémunération et l'exécutif veut passer à 90 %, là aussi, pour aligner le public sur le privé. Ces deux mesures doivent permettre de réaliser 1,2 milliard d'euros d'économies sur un an… Si les députés ont le temps de les examiner et de les voter.