Une bonne nouvelle pour certains propriétaires : votre logement n’est peut-être plus considéré comme une passoire énergétique. Depuis le lundi 1er juillet, le mode de calcul du DPE, le diagnostic de performance énergétique, évolue pour les surfaces de moins de 40 m². Selon l’exécutif, cette réforme corrige "le biais" qui pénalisait les petites surfaces, et qui leur attribuait parfois à tort une note F ou G. Une bouffée d’oxygène pour certains propriétaires qui pourront continuer à louer leur logement dans les prochaines années, même si les chanceux sont rares.
"Je passe de F à E grâce à la nouvelle réglementation"
Depuis l’annonce de cette réforme en février dernier, des milliers de propriétaires croisaient les doigts pour que l’étiquette énergie de leur logement s’améliore. C’est le cas d’Alexia, propriétaire d’un studio à Paris. Un bien qui était jusqu’à maintenant classé F, et qui était donc sous le coup d’une interdiction de location à partir du 1er janvier 2028.
Ce lundi, elle s’est connectée au site de l’ADEME, avec une bonne nouvelle à la clé. "Je passe de F à E grâce à la nouvelle réglementation. Et ça, ça me permet de ne pas avoir de problématique de location, si ça ne bouge pas en termes d’échéances", explique-t-elle. Comme l’appartement d’Alexia, 140.000 petites surfaces devraient bénéficier de la réforme du DPE selon le gouvernement, et donc sortir de la catégorie passoire énergétique, c’est-à-dire F ou G.
"On sera très loin des chiffres annoncés par l’exécutif"
Sauf que les professionnels du diagnostic s’attendent à beaucoup moins. Hassad Mouheb est le président de Fed Experts, une fédération de diagnostiqueurs. "On va être plus de côté des 80.000 logements qui vont sortie de la zone rouge, parce que l’effet de cette modification portera surtout sur les logements de très petite surface. Donc, on sera très loin de ces chiffres annoncés par l’exécutif", détaille ce professionnel.
Pour beaucoup de professionnels, cette réforme est une goutte d’eau dans l’océan. 140.000 logements, sur 5 millions de passoires thermiques, cela parait anecdotique. Ainsi, au-delà des petites surfaces, certains appellent à réformer plus largement le calcul du DPE. "À mon sens, il faudrait rajouter un critère qui est celui de la consommation par personne. Entre être deux dans un 200 m² et deux dans un 20 m², l’impact écologique ne sera pas le même. Et c’est ce qui manque à mon sens aujourd’hui" pointe par exemple Aurélien Toulouse, cofondateur de VICTOR investissements.