«Ça se chiffre en millions d'euros», à Versailles ou dans les aéroports, des alertes à la bombe très coûteuses

Le château de Versailles a de nouveau été évacué ce dimanche. 1:56
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Martin Lange / Crédit photo : MUSTAFA YALCIN / ANADOLU / ANADOLU VIA AFP
Ce dimanche, le château de Versailles a de nouveau été victime d'une alerte à la bombe, provoquant l'évacuation du monument pour la septième fois en l'espace de huit jours. Si le phénomène, qui a également touché de nombreux aéroports, agace les touristes, il finit aussi par coûter très cher.

C'est devenu une triste habitude du côté du château de Versailles. Ce dimanche midi, le monument qui attire jusqu'à 17.000 visiteurs par jour, a de nouveau été visé par une alerte à la bombe, provoquant son évacuation. Un scénario qui s'est répété pour la septième fois en l'espace de huit jours. La semaine dernière, de nombreux aéroports ont, eux aussi, expérimenté le phénomène avec 70 alertes recensées. 

Quarante-cinq d'entre eux ont dû être évacués, entraînant d'importants retards, voire des annulations. Mercredi, 130 avions n'ont ainsi pas pu décoller. Tout cela coûte très cher, indique Nicolas Paulissen, délégué général de l'Union des aéroports français. "On sait, avec des estimations, que ça se chiffre en millions d'euros. Avec les annulations de vols, vous avez des recettes en moins, des passagers en moins. Vous avez aussi une hausse des coûts avec la désorganisation, par exemple les heures supplémentaires que vous avez dû payer". 

Un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliers d'euros

Un spécialiste du tourisme évoque même des dizaines de millions d'euros. S'agissant du château de Versailles, la direction n'a pas voulu fournir de chiffre, mais il est assez aisé d'en trouver sur le site internet du monument, qui engrange 170.000 euros de recettes de billetterie chaque jour. Le manque à gagner pourrait donc se compter en dizaines de milliers d'euros, même si la direction assure que le château n'est jamais fermé pour la journée entière et que la plupart des touristes attendent la réouverture pour revenir visiter. 

 

Mais à Versailles, il n'y a pas que la visite du château. Toute une économie y existe, articulée autour des boutiques et des restaurants qui pâtissent, eux aussi, de ces évacuations. Nicolas Paulissen craint d'ailleurs que cette atmosphère nuise au secteur du tourisme dans son ensemble. "Compte tenu du symbole que représente le château de Versailles, cela risque d'avoir un impact sur le tourisme avec des annulations de gens qui souhaitaient visiter la France et qui, au regard du contexte, ne vont pas le faire". À Versailles, les deux semaines de vacances scolaires seront particulièrement scrutées pour vérifier si la baisse de fréquentation est advenue ou non.