1,85 euro en moyenne pour le gazole, 1,92 euro en moyenne pour le sans-plomb 95... Depuis plusieurs semaines, le prix du litre de carburant ne cesse d'augmenter, franchissant la barre symbolique des 2 euros dans de nombreuses stations service. Selon les chiffres du Ministère de la Transition énergétique, le litre de gazole coûte aujourd'hui 20 centimes de plus que début juillet quand celui du SP95 a augmenté de 14 centimes. Une situation de plus en plus complexe pour les automobilistes.
Face à ces augmentations, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé demander à TotalEnergies de prolonger son plafonnement des prix à la pompe à 1,99 euro, "au-delà du 31 décembre". En revanche, et malgré les voix qui ont pu s'élever dans l'opposition, notamment celle de Xavier Bertrand, qui a demandé au gouvernement une ristourne de 15 à 20 centimes sur le litre d'essence, Bruno Le Maire a été inflexible. Selon lui, cela ne serait "pas responsable" et "pas cohérente avec les engagements budgétaires et la sortie du quoi qu'il en coûte".
Mais comment expliquer cette nouvelle hausse du prix du carburant, qui pourrait se poursuivre de longues semaines ?
L'Arabie Saoudite et la Russie continuent de réduire leurs exportations
Tout d'abord, parce que le prix du baril de Brent ne cesse lui aussi d'augmenter. Concrètement, il s'agit du cours du pétrole brut, fixé dans le cas du Brent par la bourse de Londres. Selon les chiffres du Ministère de la Transition énergétique, le coût du Brent daté est actuellement de 86,4 dollars le baril, alors que son prix s'élevait à 75,7 dollars le baril début juillet.
Mais l'augmentation du baril de Brent provient de plusieurs facteurs, notamment des baisses de productions de deux principaux pays exportateurs de pétrole : l'Arabie-Saoudite et la Russie. Riyad a annoncé le 5 septembre maintenir sa baisse de production d'un million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année. De son côté, Moscou a également affirmé qu'elle priverait le marché de 300.000 barils par jour jusqu'au 31 décembre.
Hausse de la consommation de pétrole au niveau mondial
Alors que l'offre baisse, la demande de carburant, elle, est en hausse. Avec les vacances d'été et les déplacements en voiture mais aussi ceux en avion, la consommation d'essence a largement augmenté.
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Outre la consommation liée aux déplacements, une large partie de la production de pétrole est utilisée par la Chine, faisant grimper le prix du baril. Si ce jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 0,45% et est passé à 90,19 dollars, la Chine reste le premier importateur de brut au monde. Du pétrole qui vient principalement de Russie : en mai dernier, par exemple, les importations de pétrole russe par la Chine avaient atteint 9,71 millions de tonnes, un niveau inédit depuis le début de la guerre en Ukraine.
Une situation qui devrait se poursuivre, et qui ne laisse pas espérer de baisse du prix du carburant avant a minima la fin de l'année.