Certaines grandes enseignes de grande distribution lancent ce vendredi leur opération à prix coûtant. De quoi permettre aux automobilistes de gagner quelques euros par plein. Ainsi, dans les stations Carrefour et Leclerc, les tarifs affichés sont presque 10 centimes plus faibles au litre que la veille.
Deux stratégies différentes
Désormais, le gazole et le sans-plomb se négocient sous 1,90 euro, quand les tarifs affichent encore 1,99 euro chez le géant pétrolier Total. Mais cette différence dans les tarifs s'explique avant tout par les différences d'activités et de stratégies entre deux mondes.
Ainsi, d'un côté, il y a les stations de Total, dont le cœur de métier est l'extraction, le raffinage et la vente de carburants. De l'autre, il y a Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan ou encore Casino, qui ne font que le distribuer. Pour ces enseignes, l'essence n'est qu'un moyen d'attirer les clients dans leurs magasins. Pour y arriver, elles se montrent donc très agressives sur les prix pratiqués à la pompe.
Limiter les prix à la pompe, un gouffre pour les enseignes
"C'est bien pour ça qu'en 40 ans, la grande surface a pris des parts de marché" explique Francis Pousse, représentant des stations service indépendantes, au micro d'Europe 1. "Les chiffres habituels maintenant, c'est 60% de part de marché pour les grandes surfaces, et 40% pour le réseau que je représente. Et le cœur de métier de la vente de carburants en grande surface, c'est évidemment de faire venir du monde dans son magasin, puisque là, les marges sont beaucoup plus confortables", poursuit-il.
Pour preuve, selon les calculs d'Europe 1, les grandes enseignes acceptent de perdre environ 30 millions d'euros par mois, soit environ un million d'euros par jour, en vendant le carburant à prix coûtant. De son côté, en plafonnant le prix à 1,99 euro par litre, TotalEnergies limite le coût de sa mesure à 20 millions d'euros par mois.