Les prix des carburants routiers vendus en France ont progressé la semaine dernière, l'essence repassant au-dessus de la barre des 2 euros malgré la ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement, selon des chiffres officiels publiés mardi. Le super sans plomb 95 a ainsi atteint 2,1012 euros le litre en moyenne la semaine dernière et le sans plomb 95-E10 a grimpé à 2,0660 euros, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi. Le gazole a fortement progressé, mais est resté sous ce seuil symbolique, à 1,9615 euro le litre.
Des prix englobant la ristourne de l'État
Ces prix élevés tiennent compte de la ristourne de 18 centimes le litre (en métropole continentale) mis en place par le gouvernement, dont le président Emmanuel Macron a récemment annoncé qu'elle serait prolongée en août, alors qu'elle devait initialement s'arrêter fin juillet.
Les prix du pétrole évoluent à des niveaux élevés depuis l'invasion russe de l'Ukraine en particulier et ont connu récemment une nouvelle poussée avec l'embargo progressif annoncé par l'Union européenne. Ils étaient proches de 120 dollars le baril mardi.
Un lien avec les États-Unis ?
La hausse spécifique du sans plomb, redevenu plus cher que le gazole comme c'est habituellement le cas, obéit aussi à des facteurs saisonniers. Ce carburant est en effet le plus consommé aux États-Unis, qui se préparent pour la saison estivale des grands déplacements en voiture ("driving season").
"Depuis le mois de mai, les acteurs américains achètent davantage de sans plomb pour être capables d'approvisionner, de fournir la demande supplémentaire et cela a un impact par ricochet sur les prix en Europe", expliquait la semaine dernière à l'AFP Olivier Gantois, président de l'Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les grands groupes pétroliers en France.
Les aides insuffisantes du gouvernement
Dans un contexte de forte inflation, le gouvernement prépare un dispositif de soutien plus spécifique pour les "gros rouleurs" à la rentrée.
"Pour ceux qui font beaucoup de kilomètres par jour, soit pour se rendre à leur travail, soit dans le cadre de leur travail", un dispositif "se mettra en place (...) à la rentrée pour (les) accompagner", a indiqué la Première ministre Elisabeth Borne mardi.