Seules environ 1% des stations-service rencontrent encore des problèmes d'approvisionnement, et les difficultés observées en Paca et en Ile-de-France "se résorbent", a-t-on appris vendredi auprès de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), à la veille d'un week-end de retours de vacances.
25 stations en rupture chez Total
"La situation s'est bien améliorée ces trois-quatre derniers jours, il y a eu un apaisement du côté des expéditions dans les dépôts et raffineries, on est quasiment dans une situation normale", a indiqué à l'AFP Francis Duseux, président de l'Ufip. "La situation est saine, et il faut dire aux gens qu'ils ne paniquent pas du tout pour ce week-end". Selon l'Ufip, jusqu'à 3% des stations avaient pu être touchées à certains moments de ce conflit sur la réforme des retraites.
Chez Total, 25 stations étaient en rupture à 7h30 vendredi (soit 0,7% du réseau Total qui représente environ un tiers des stations en France).
A l'exception de deux dépôts à Grandpuits et La Mède aux expéditions ralenties, "aucun dépôt du groupe Total n'est bloqué et les expéditions se déroulent à un rythme normal", indiquait le groupe pétrolier à la mi-journée. "Il n'y a pas d'inquiétude pour l'approvisionnement du réseau tout au long du week-end, notamment dans la Vallée du Rhône pour la remontée des vacanciers", assure le groupe. "Nous continuons à recommander à nos clients de ne pas modifier leurs habitudes de consommation. La chaîne logistique d'approvisionnement des carburants en France est adaptée pour répondre à la situation actuelle".
"Beaucoup de salariés n'ont pas envie de faire la grève"
Concernant l'appel de la CGT-Chimie à bloquer les raffineries du 7 au 10 janvier, Francis Duseux indique "ne pas croire" à une forte mobilisation. "Je n'y crois pas car dans les raffineries beaucoup de salariés n'ont pas envie de faire la grève, ils n'ont pas envie de casser l'outil de travail, et ils ne sont pas concernés" par le projet de réforme, dit-il. Alors qu'un dialogue de sourds s'est installé entre gouvernement et syndicats sur ce projet, la CGT-Chimie a appelé à un durcissement du mouvement, avec blocages de raffineries, terminaux pétroliers et dépôts du 7 au 10 janvier. Pour le président de l'Ufip, il s'agit d'un "effet d'annonce pour tenter de précipiter les gens vers les pompes et générer une pénurie indirectement".
Du côté de Total, "on n'a pas encore de vision", indique-t-on, en attendant les AG prévues lundi à Grandpuits, en Seine-et-Marne, et Donges, en Loire-Atlantique notamment. Les dépôts sont aujourd'hui à "des niveaux satisfaisants", l'impact d'un blocage de raffineries à moyen terme ne devrait "pas être significatif", ajoute-t-on. La mise en hibernation d'une raffinerie prend plusieurs jours et la France dispose d'importations ainsi que de 109 jours de stocks stratégiques, note l'Ufip.
La France compte huit raffineries (dont la bio-raffinerie de La Mède), cinq dépendant de Total, deux d'Esso et une de Petroineos, et quelque 200 dépôts répartis dans le pays.