Plus que jamais, les jeunes s'engagent concrètement pour le climat. Vendredi, alors que des dizaines de milliers de jeunes du monde entier ont fait grève pour demander à leurs dirigeants d'agir vraiment contre le dérèglement climatique, La France bouge et Europe 1 ont décidé de mettre en lumière cette jeune génération qui innove et entreprend pour rendre la population plus responsable et respectueuse de l'environnement.
Ec'Eau, ou comment se servir des eaux usées comme source d'électricité
À 18 ans, Maxime Feugier est l'un des fiers porteurs du projet Ec'Eau, lauréat 2018 du Prix Engie Energie dans le cadre du concours Science Factor. Le principe imaginé par le jeune homme, et trois autres lycéens lyonnais : réutiliser les eaux usées comme source d'électricité.
"On s'est dit : pourquoi ne pas utiliser toute cette eau qui circule dans la maison (l'eau de la baignoire, des toilettes, du lave-linge…) et que l'on gaspille pour créer de l'énergie ?", explique Maxime Feugier. Dès lors, comment mettre en application cette idée écolo ? "On compte installer des turbines dans les canalisations des immeubles pour produire de l'électricité qu'on réinjecterait dans le réseau. En clair, faire de chaque maison ou appartement une mini-centrale hydraulique", dévoile le jeune homme.
"Toute cette eau qui circule dans la maison, la baignoire, les toilettes, le sèche-linges, pourquoi ne pas l’utiliser pour créer de l’énergie ?" dit Maxime Feugier, 18 ans, porteur du projet Ec’Eau lauréat 2018 du Prix Engie Energie #YouthForClimate@DucheminRapha#Europe1pic.twitter.com/pFBenGSIdn
— Europe 1 (@Europe1) 15 mars 2019
Depuis leur prix au concours Science Factor, Maxime Feugier et ses camarades sont en contact avec un ingénieur de Engie. Ensemble, toutes les deux semaines, ils organisent des réunions pour réfléchir à l'application concrète du projet dans les bâtiments. "On a aussi pu rencontrer la maire du 3ème arrondissement de Lyon qui nous a proposé d'installer le projet sur l'une des prochaines tours de Lyon. On va être en relation avec le bureau d'études", se réjouit Maxime Feugier.
Ecological Heating, quand l'eau de la douche chauffe la maison
L'engagement n'attend pas le nombre des années, et l'entrepreneuriat non plus. Lilia Toulagui, 14 ans, l'a prouvé sur Europe 1. Avec son amie Maëlys Damiens, elle porte le projet Ecological Heating, actuellement en compétition pour le Prix Engie Energie et le Prix Collège dans le cadre du concours Science Factor 2019. Ces deux élèves du collège René-Guy Cadou à Ancenis, en Loire-Atlantique, ambitionnent de réutiliser l'eau de la douche pour chauffer la maison.
Dans le système classique et actuel, l'eau s'évacue directement avec les eaux usées, bien qu'elle soit encore chaude. Les deux jeunes filles veulent donc récupérer cette énergie thermique perdue. Comment comptent-elles procéder ? "L'eau chaude de la douche est directement redirigée vers une cuve, où il y a des tuyaux en cuivre qui vont jusque dans une chambre via les radiateurs", explique simplement Lilia Toulagui. Le système devrait, dans l'idéal, être mis en place au moment de la conception de la maison. "Mais avec des travaux, on pourrait quand même installer notre projet dans une maison déjà construite", assure l'adolescente.
Isu'linda, les kits "made in Corse" pour faire sa lessive soi-même
Protéger l'environnement tout en faisant la promotion d'un produit corse, voilà le combo gagnant d'Isu'linda. Créée par une quinzaine de lycéens de de la classe de 1ère STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion) du lycée Georges-Clémenceau de Sartène, sur l'île de Beauté, cette mini-entreprise s'apprête à commercialiser des kits pour faire sa lessive soi-même.
"On a vu que la lessive polluait beaucoup nos jardins, nos mers, et toute la planète. Même les lessives dites 'propres', quand elles sont liquides, ont toujours au moins un produit chimique dans leurs compositions. On s'est aussi rendu compte qu'il n'y avait pas de lessive corse sur le marché", expose Souad Ahdour, 18 ans, responsable comptabilité et porte-parole de Isu'linda. "Dans notre kit, il y a du bicarbonate, du savon en paillette et de l'huile essentielle de myrte, une plante corse qui est à la fois désinfectante et purifiante", détaille la jeune fille.
"On a décidé de créer une lessive écolo pour protéger notre île. On a fait des recherches et on a vu que la lessive polluait beaucoup", Souad Ahdour, 18 ans, de la mini-entreprise Isu’linda, "île propre" en corse #YouthForClimate@DucheminRapha@EAssayag#Europe1pic.twitter.com/8yFZ20kxKS
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Souad Ahdour poursuit : "On a testé notre lessive, on a demandé à des professionnels d'évaluer les risques avec notre lessive, ils ont répondu qu'il n'y en avait aucun. Aujourd'hui, on est prêt à commercialiser notre produit à la fin du mois. On va le vendre en circuit court en Corse, à des particuliers, au supermarché Casino."
Greeneat, des couverts biodégradables et 100% français
Les couverts en plastique seront très prochainement interdits à la vente. Avec huit camarades du lycée Saint-Ouen à Pont-Audemer, dans l'Eure, Léonie Legentil, 18 ans, a créé la mini-entreprise Greeneat. "On a décidé de commercialiser des couverts en matière biodégradable, en amidon de maïs, une matière à la fois biodégradable et assez résistante. On les fait produire en France et on les vend localement", explique la toute jeune directrice marketing.
"On a décidé de créer des couverts biodégradables, en amidon de maïs, qu’on fait produire en France et qu’on vend localement ensuite", explique Léonie Legentil (@Greeneat3) #YouthForClimate@DucheminRapha@EAssayag#Europe1 pic.twitter.com/6hEnlxBtkl
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"On vend surtout à des particuliers ou à des associations qui vont faire appel à nous pour des dîners, des pique-niques. Le kit (fourchette, couteau, cuillère) coûte 0,65 euro", précise Léonie Legentil au micro de Raphaëlle Duchemin. Environ 800 kits de couverts ont d'ores et déjà été pré-vendus.
Cot'n'Co, des disques démaquillants lavables… et solidaires
Les cotons que l'on utilise pour se démaquiller ou s'appliquer une lotion sont extrêmement polluants. Plusieurs entreprises créent depuis un certain temps des disques démaquillants lavables et réutilisables, nettement plus respectueux de l'environnement. À Strasbourg, une dizaine de lycéennes de 1ère du lycée Kléber ont créé la mini-entreprise Cot'n'Co, qui produit justement cette alternative au coton, le tout de façon solidaire.
Anaïs est PDG de Cot’n’Co qui propose des disques démaquillants réutilisables en coton : "Ce coton est lavable à la main et à la machine et permet de remplacer les cotons jetables qui produisent beaucoup de déchets et sont très polluants" #YouthForClimate@DucheminRapha#Europe1pic.twitter.com/we0kTRV0qB
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"On a récupéré du tissu de chez Emmaüs, et de la microfibre de chez Grandir Nature, qui fabrique des couches lavables pour bébés. On fait ensuite fabriquer les disques par des personnes en réinsertion sociale chez Emmaüs", détaille Anaïs Bounaix, 15 ans, PDG de Cot'n'Co. Le projet est déjà bien ficelé. "On a déjà une vente directe prévue le 30 mars dans un centre commercial à Strasbourg, et on est en train de créer notre site Internet."
GoodB'ice, l'alternative naturelle au sel de déneigement
À 22 ans, Charlène Loubière porte avec neuf autres étudiantes de l'école de biologie industrielle (EBI) de Créteil le projet GoodB'ice. L'idée ? Créer une alternative naturelle à l'utilisation massive du sel de déneigement sur les routes.
"On s'est aperçu que chaque année, plus de 500.000 tonnes de sel sont déversées sur les routes françaises. Ce sel est néfaste pour l'environnement", affirme l'étudiante. Le sel est un déglaçant à la fois pratique et peu coûteux pour les villes et les sociétés d'autoroutes. Mais il pollue nos écosystèmes. En se retrouvant dans nos sols et nos eaux, il génère des problèmes de croissance pour les plantes. Selon le WWF, le sel de déneigement serait responsable chaque année de la disparition d'un million d'arbres.
Charlène Loubière est cheffe de projet pour GoodB’ice qui propose des alternatives écologiques aux sels de déneigement pour les routes : "Nos sels ne seront pas corrosifs pour les sols" #YouthForClimate@DucheminRapha@EAssayag#Europe1pic.twitter.com/LDChp36FZt
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Après avoir pris des renseignements auprès de la communauté scientifique, le groupe d'étudiantes a déniché des actifs intéressants dans les déchets de l'industrie agroalimentaire. Charlène Loubière n'en dira pas plus, car l'heure est encore au "secret laboratoire", le brevet n'ayant pas encore été déposé. Elle garantit toutefois un résultat plus efficace que le sel de déneigement. "On sait que le sel fait fondre la neige jusqu'à -7 degrés. Nous, on pourra le faire à plus basse température. En plus, ce ne sera pas corrosif, à l'inverse du sel, pour les voitures et pour le sol. Il y aura donc moins de métaux déversés sur les routes", soutient la jeune femme.
Objectif pour le groupe, qui a déjà établi des contacts avec Vinci : tester leur produit dans des villes pilotes dès l'hiver prochain.