Faire son plein d'essence peut nécessiter beaucoup de patience ces derniers temps. Selon le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, environ 12% des stations-service françaises connaissent des difficultés d'approvisionnement avec des disparités selon les régions. Si le gouvernement refuse de parler de pénurie, il reconnaît toutefois des tensions.
La situation est particulièrement critique chez TotalEnergies, victime à la fois de la grève dans ses raffineries et de sa ristourne de 20 centimes par litre. Europe 1 a rencontré plusieurs automobilistes dans une station prise d'assaut à Paris.
"Sans carburant, je ne peux plus travailler"
"J'ai fait huit stations services avant de trouver celle-ci", confie Pauline, au volant d'une Renault Clio rouge. Pour pouvoir rentrer chez elle, la jeune femme n'a pas vraiment d'autres options. "J'avais peur de ne pas pouvoir récupérer d'essence, du coup, je me suis arrêtée et je suis venue là à pied pour récupérer trois litres avec des bidons. Et là, j'arrive sur la réserve."
Dans la file, des dizaines de voitures et des automobilistes qui klaxonnent et soupirent. Il y a aussi des professionnels comme Mohamed qui s'impatiente au volant de son utilitaire. "Ça fait au moins 30 minutes que je suis bloqué et je n'ai même pas fait 100 mètres. Juste pour mettre le plein, c'est vraiment le bordel ! Je travaille dans la fibre, je me déplace souvent chez les clients donc sans carburant, je ne peux plus travailler."
"Je n'ai pas regardé le prix"
De son côté, Renaud a passé de longues minutes à tourner dans la capitale à la recherche d'une station. De fil en aiguille, le motard s'est retrouvé sur la réserve. "Et j'ai la chance d'être en deux-roues. J'ai pris tous les trottoirs pour me glisser dans la file. Je n'ai pas regardé le prix, je dois aller chercher ma fille et je suis déjà en retard."
En fin d'après-midi, la file de voiture s'étendait sur deux kilomètres devant cette station-service parisienne. Vraisemblablement, il n'y aura pas de carburant pour tout le monde.