À partir de lundi, il sera beaucoup plus simple de changer de banque grâce à l’entrée en vigueur de la disposition très attendue de la loi Macron concernant la mobilité bancaire. En effet, vous n'aurez plus à informer votre employeur, EDF ou encore votre mutuelle que vous avez changé d'établissement. Ce sera à votre nouvelle banque de collecter toutes les informations auprès de l’ancienne et de prévenir les intéressés. Le tout gratuitement.
Uniquement les comptes courants. Pour lancer la procédure, il faut signer un mandat de mobilité et transmettre son ancien RIB à sa nouvelle banque. Celle-ci prend contact avec l’ancienne afin de récupérer le récapitulatif des opérations du compte (virements et prélèvements automatiques) afin d’informer les organismes concernés. Attention cependant, la nouvelle loi ne concerne que les comptes courants. Pour transférer les contrats d’assurance-vie, les comptes titres ou les livrets d’épargne (Livret A, PEL, Codevi, etc.), vous devrez vous-même effectuer toutes les démarches et prévenir les personnes ou institutions concernées par le changement.
Les jeunes visés. Tout ne sera pas aussi simple qu’en théorie, notamment si vous avez contracté un crédit immobilier dans votre banque. Celui qui vous prête de l'argent vous contraint le plus souvent à domicilier vos revenus dans son établissement. La mobilité bancaire devrait surtout concerner les plus jeunes, moins attachés à leur banque et qui disposent souvent de produits simples. Ce sont également les plus connectés et ils pourraient se montrer intéressés par les offres des banques en ligne qui pratiquent des tarifs souvent inférieurs aux établissements traditionnels.
Délai très court. Pour les professionnels du secteur bancaire, il faut s’attendre à quelques ratés dans les premiers temps car l’opération de transfert doit se faire très rapidement. L’ancienne banque a en effet cinq jours pour communiquer les informations relatives au compte à la nouvelle, qui dispose elle-même d’un maximum de 22 jours pour assurer le transfert. "Les délais de mise en application des décrets étaient courts, nous avons réalisé des tests avec les banques mais toutes n’étaient pas prêtes", avertit Christophe Lesobre, de l’Association française des trésoriers d’entreprise, dans Les Echos. Il faut donc s’attendre à une période de rodage.
12% de Français aimeraient changer de banque. Paradoxalement, la simplification de la mobilité bancaire a été réclamée par les consommateurs mais elle ne devrait pas donner lieu à une vague massive de transferts de comptes. Selon un sondage OpinionWay pour Boursorama, 4% des Français ont changé de banque l’an dernier et 3% envisagent de le faire en 2017. Mais une mobilité bancaire simplifiée pourrait convaincre quelques indécis : 12% des Français seraient prêts à changer de banque si cela se faisait de manière automatique, la paperasse administrative étant l’un des facteurs qui découragent les gens de changer d’établissement.
Des clients fidèles… Les Français ont une relation ambivalente avec leur banque. Peu la quittent alors que beaucoup en sont mécontents. Près d’une personne sur deux (48%) est client de sa banque depuis plus de 20 ans et 69% depuis plus de dix ans. Et l’attractivité des tarifs n’est pas le facteur essentiel au moment de faire son choix. 28% des gens ont opté pour leur banque actuelle car c’était celle de leurs parents, 13% parce que c’était la plus proche de chez eux et seulement 9% parce que les frais y étaient plus faibles qu’ailleurs.
… mais mécontents. Mais les Français sont râleurs, c’est bien connu. Ils jugent que les frais bancaires sont trop élevés (51%), que leur fidélité n’est pas récompensée (45%), que les conseillers ne sont pas compétents (25%)… Mais au final toutes les banques se valent pour 27% des gens.