C’est une première depuis le début du quinquennat de François Hollande : après trois années de hausse et sept mois de yoyo, le nombre de chômeurs a reculé deux mois d'affilée. En effet, après une baisse de 1,7% en mars, le chômage a reculé de 0,6% en avril. Les jeunes de moins de 25 ans en sont les premiers bénéficiaires.
19.900 chômeurs de moins en avril. Fin mars, Pôle emploi dénombrait 3,511 millions de chômeurs inscrits en catégorie A, c’est-à-dire 19.900 de moins qu’en mars. Soit une baisse de 0,6%. Si on prend en compte les catégories B et C, c’est-à-dire les demandeurs d’emplois ayant occupé un petit boulot, la baisse atteint 1%.
Cette baisse doit cependant être nuancée car elle aurait due être moins prononcée : Pôle emploi souligne que les demandeurs d’emploi ont été plus nombreux que d’habitude à ne pas actualiser leur situation, ce qui provoque leur disparition des statistiques. "Plusieurs causes peuvent expliquer une telle évolution : d’abord, un nombre de jours ouvrés plus faible en mai ; mais aussi, sans doute, un nombre significatif de personnes qui, retrouvant une activité, n’ont pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi", estime le ministère du Travail.
La baisse concerne surtout les jeunes. Le chômage n’a pas baissé pour tout le monde dans les mêmes proportions. Les moins de 25 ans ont été les premiers bénéficiaires de ce contexte, avec une baisse de 1% pour la catégorie A et de 3,2% pour les catégories B et C. En revanche, les plus de 50 ans n’en ont bénéficié qu’à la marge : la baisse est moitié moindre pour la catégorie A et nulle pour les catégories B et C.
Deux baisses de suite, une première pour Hollande. "Il s’agit du deuxième mois consécutif de baisse, situation qui ne s’était pas produite depuis cinq ans", s’est félicitée la ministre du Travail Myriam El Khomri. En effet, après une première baisse notable en septembre 2015, la courbe du chômage n’a cessé de faire le yoyo : chaque baisse était suivie d’une hausse, et vice-versa. Après cette phase de stabilisation, la courbe du chômage connaît donc sa première baisse pérenne.
Sur le plus long terme, le bilan reste cependant sombre : depuis le début du quinquennat Hollande, la France compte 588.000 chômeurs supplémentaires, et même 1,039 million si on prend aussi en compte les catégories B et C. C'est moins que sous Nicolas Sarkozy (+784.000 et +1,124 millions), mais la comparaison est biaisée puisque François Hollande dispose encore d'au moins une année à l'Elysée. Si on compare sur une durée égale, le bilan de François Hollande est alors moins bon que son prédécesseur (+466.600 en catégorie A et +769.900 en catégories A, B et C de mai 2007 à avril 2011).