C'est un grand jour pour la French Tech. Ce vendredi, OVH fait son entrée en bourse. L'entreprise fait partie du club fermé des licornes françaises - ces start-up valorisées plus d'un milliard d'euros. Basée à Roubaix, OVH est spécialisée dans les services informatiques et notamment dans les serveurs qui abritent les sites Internet. C'est un fleuron assez méconnu du grand public, qui est pourtant né il y a plus de 20 ans.
400.000 serveurs
Depuis sa création en 1999, OVH s'est spécialisée dans l'hébergement de sites Internet, avec succès. L'entreprise gère aujourd'hui 32 datacenters dans 19 pays, pour un total de 400.000 serveurs. Elle est d'ailleurs devenue le premier hébergeur européen.
Cette réussite sur la scène européenne doit énormément au fondateur d'OVH, Octave Klaba. Né en Pologne, il est arrivé en France avec sa famille à l'âge de 17 ans et a appris le français sur le tas lors de ses études d'ingénieur. C'est un petit génie de l'informatique, un bidouilleur, qui n'aime pas la lumière des plateaux télé.
Nouvelles perspectives de croissance
Avec cette entrée en bourse, OVH compte assurer sa croissance dans les années à venir. Après l'opération, l'hébergeur sera valorisé environ 3,5 milliards d'euros et lèvera au passage 350 millions d'euros. Ces fonds sont indispensables à l'entreprise, qui ne capte que 2% des parts de marché en Europe. Les 98% de parts de marché restantes sont trustés par les géants du cloud que sont Amazon, Microsoft et Google.
Cette dépendance à l'égard d'acteurs américains pose d'ailleurs un problème de souveraineté numérique. Aujourd'hui, les données de santé de l'Etat sont hébergées chez Amazon, et peuvent donc être saisies à tout moment par les Américains. OVH se présente aujourd'hui comme la seule alternative crédible aux géants américains. Pour parvenir à ses objectifs, l'entreprise doit cependant rassurer sur la solidité de ses infrastructures. Mercredi, une panne au sein des infrastructures d'OVH a mis hors ligne de nombreux sites pendant quelques heures. En mars, l'incendie d'un datacenter installé à Strasbourg avait déjà bien écorné l'image d'OVH.