Vous connaissez sans doute les produits laitiers Candia, les conserves d’Aucy, ou encore les gâteaux Brossard. Ce que vous ne savez probablement pas, c’est qu’elles sont toutes gérées par des coopératives agricoles. Ces structures collaboratives ont été créées initialement par les agriculteurs pour valoriser leur matière première. Mais elles sont maintenant pointées du doigt par les producteurs eux-mêmes, qui leur reprochent de copier le modèle industriel.
Un chiffre est avancé : 85% de la production agricole des coopératives se concentrent sur 3% d'entre elles. Ce constat fait penser aux géants de l’industrie agroalimentaire. En tête, se trouvent des mastodontes comme Agrial ou Invivo qui réalisent chaque année plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires.
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Une course au gigantisme
C’est cette course au gigantisme qui les pousse à traiter leurs adhérents comme de simples fournisseurs, selon Xavier Hollandts, auteur du livre Gouverner les coopératives agricoles. "Quand on est adhérent d’une coopérative, on se doit de fournir, en général, quasiment exclusivement la coopérative, et on n'a plus la capacité à pouvoir obtenir un prix supérieur ou différent avec un autre acteur économique", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Ce traitement est d'autant plus difficile à vivre pour les agriculteurs qu'ils sont, pour la plupart, dépendants de ces structures. "Plus les structures grossissent et moins elles payent correctement les agriculteurs", note Xavier Hollandts. "Cela montre à quel point il y a un fossé entre les plus grandes coopératives et leurs adhérents. On est juste un numéro, on n’est pas mieux traité qu’un sous-traitant ou un fournisseur lambda", avance-t-il. Aujourd'hui, trois agriculteurs sur quatre appartiennent à une coopérative agricole.