Même si aucun responsable français ne veut l'avouer, la France a bel et bien reculé face à la menace américaine. Après un échange téléphonique dimanche entre Emmanuel Macron et Donald Trump, Paris a en effet décidé de suspendre sa fameuse taxe sur les géants du numérique dite "taxe Gafa". En échange, Donald Trump renonce à taxer à 100% les vins français, en tout cas pour l'instant. La menace a payé. La mesure aurait doublé le prix des bouteilles vendues aux Etats-Unis et les producteurs français auraient été laminés.
Que va-t-il rester de cette taxe Gafa ? Bruno Le Maire veut toujours parvenir à un accord au niveau de l'OCDE pour imposer les géants du numérique. Le but de sa rencontre avec son homologue américain, mercredi à Davos, est de le convaincre d'y arriver avant la fin de l'année, mais ce n'est pas gagné.
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En Suisse, le secrétaire d'Etat au trésor américain, Steven Mnuchin, menace maintenant le Royaume-Uni et l'Italie qui ont, comme les Français, un projet de taxe Gafa. La France ayant accepté de geler la sienne, le pays n'est plus dans le collimateur. C'est aux tour des Britanniques et des Italiens de subir la pression.
Pour avoir une chance d'arriver à cette taxe Gafa, les Européens devaient absolument jouer collectif mais avec leur stratégie de riposte ciblée consistant à frapper là où ça fait mal - les exportations de vin français, le parmesan pour les Italiens, les voitures pour les Allemands - les Etats-Unis savent semer la zizanie en Europe. Et en attendant, cette taxe Gafa n'a toujours pas vu le jour.