La France compte à elle seule près de 3.000 libraires indépendants, un chiffre stable sur les 10 dernières années. Et malgré la concurrence des mastodontes de vente sur internet comme Amazon, leur chiffre d’affaire a même progressé de 3% en 2015. Comment font-ils pour résister au géant américain ? Explications.
"Cela nous permet de parler du numérique". Entre les romans, les livres de cuisine et les guides de voyages, une tablette tactile accrochée sur le mur, près de la caisse. Elle permet aux clients d’acheter leur livre, mais en version numérique. Le côté pratique du digital, avec en bonus le conseil du libraire. C’est la recette qu’a trouvé Laurent Bojgienman, libraire à Asnières, près de Paris, pour continuer à exister face à Amazon : "on a quelques achats, mais cela reste plus de la curiosité. Il y a quelques lecteurs qui ont pris l'habitude de commander par la borne. Mais sinon, la plupart regarde, nous interroge. Cela nous permet de parler du numérique, des liseuses que l'on propose à la vente..."
"Je suis obligée de présenter moins de choses". Il a aussi mis en place un site sur lequel on peut commander un livre et se faire livrer. Et ça marche puisqu’il réalise 10 % de son chiffre d’affaires sur internet. Seul frein : les frais de port, gratuits chez Amazon ou la Fnac. Pour d’autres libraires, la meilleure réponse c’est, au contraire, ne rien changer (ou presque) et surjouer la proximité avec le client. C’est ce que fait Marie-Rose Guarnieri, dans sa boutique parisienne : "je suis obligée de présenter moins de choses, pour mieux les présenter et mieux m'en occuper. Il faut vraiment accompagner, faire de très belles vitrines, écrire des choses sur les vitrines, bien choisir se slivres".
Les libraires indépendants apprennent à mettre en scène leur rôle de conseiller : ils nourrissent leurs pages Facebook ou Twitter pour donner envie à leurs clients. Il y a aussi les rencontres avec les auteurs. Et ça, Amazon ne le fait pas encore….