Les réunions interminables devant un écran d'ordinateur, ça ne fonctionne pas. Pour Mathieu Beucher, fondateur de la société Klaxoon, le télétravail, qui s'est généralisé en France pour lutter contre la propagation du coronavirus, est l’occasion de "nouvelles habitudes à prendre : Comment se fait une réunion à distance, quelles sont les bonnes pratiques ? Comment je vais réussir à me synchroniser avec mes collègues ?" Un changement qui pourrait durer puisque le Premier ministre Edouard Philippe appelle à maintenir autant que possible le télétravail, même après le déconfinement.
Pas plus de 15 minutes de réunion
"Les réunions c'est quelque chose qui ne fonctionne pas déjà en temps normal" estime Mathieu Beucher, dont l'entreprise est spécialisée dans la conception de nouveaux logiciels de réunion, au micro de La France bouge, sur Europe 1. Ce chef d'entreprise préconise l'abandon des réunions hebdomadaires de plus d'une heure et demie. "Il faut qu'elles durent moins de trente minutes" mais surtout qu'elles soient remplacées par des réunions "journalières, de moins de quinze minutes".
Lui aussi invité d'Europe 1, le psychiatre Bernard Astruc résume le dilemme des chefs d'entreprise pendant le télétravail : "Si j’appelle trop souvent, je vais être intrusif, si je n’appelle pas, mon salarié va se sentir abandonné".
Patrick Schambel, CEO de SilverPeas pense et espère pour sa part que "le coronavirus est une pandémie qui va modifier les façons de travailler. Je pense que ça va modifier un petit peu ce système de réunions qui sont des pertes de temps pour tout le monde". Une autre option est également, selon lui, de mettre en place des outils pour permettre le "travail asynchrone", afin de pouvoir travailler à des rythmes et horaires différents.
Les réunions : un contact salutaire
Pour autant pas question de supprimer totalement les réunions, "dans un moment de confinement, la communication n'est pas forcément évidente alors qu’elle est primordiale", affirme Vincent Bruneau, fondateur et CEO de Sparkup. Mathieu Beucher abonde : "ça fait du bien d'avoir ce point de contact, régulier et pas trop long". Selon lui, il faut "éviter le tour de table oral, qui ne fonctionne pas très bien" et privilégier l’interaction, en s'appuyant sur du visuel. Pour Vincent Bruneau, l'échange vidéo est d'ailleurs primordial : Avec "quelqu’un en face de soi, on va toute de suite pouvoir créer du lien", contrairement à un simple appel téléphonique.