La compagnie aérienne Air France va recevoir un total de 7 milliards d'euros de prêts bancaires et de l'Etat français pour faire face à la crise du coronavirus, mais sa nationalisation n'est pas à l'ordre du jour, a annoncé vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
3 milliards de prêt direct de l'État
Ces prêts se décomposeront en 4 milliards de prêts bancaires garantis par l'État et 3 milliards de prêt direct, a-t-il spécifié. La nationalisation, évoquée ces dernières semaines, "n'est pas à l'ordre du jour" a précisé le ministre de l'Economie, et il en va de même pour la montée de l'Etat au capital d'Air France. Comme toutes les compagnies aériennes, Air France a été particulièrement touchée par la crise sanitaire. La majorité de ses avions sont au sol, faute de passagers.
Ce mécanisme de soutien, qui reste subordonné à son approbation par la Commission Européenne, permettra au Groupe Air France-KLM de garantir à Air France les moyens de faire face à ses obligations en poursuivant sa transformation pour s'adapter dans un secteur que la crise globale va largement bouleverser", a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué.
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"Pas un chèque en blanc"
Ce soutien "n'est pas un chèque en blanc", a souligné Bruno le Maire. "Nous avons fixé des conditions à Air France. Des conditions de rentabilité car c'est l'argent des Français donc il faut qu'Air France fasse un effort pour être plus rentable, et des conditions écologiques. Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l'environnement de la planète. C'est la condition à laquelle je suis le plus attaché", a-t-il affirmé.
La compagnie a indiqué de son côté vendredi que "l'Etat néerlandais a également affirmé son intention de soutenir le groupe KLM. Les discussions se poursuivent afin de finaliser les modalités d'un soutien additionnel". Air France-KLM a également indiqué envisager "une opération de renforcement de ses fonds propres" qui pourrait intervenir "au plus tard à l'issue de l'assemblée d'approbation des comptes de l'exercice 2020". "Dans ce cadre, l'Etat français a indiqué son intention d'examiner les conditions de sa participation à une telle opération", ajoute le communiqué de la compagnie aérienne franco-néerlandaise.
5 milliards à l'étude pour Renault
Bruno Le Maire a également annoncé que l'État souhaite aider le groupe Renault. "Nous travaillons sur un prêt de 5 milliards d'euros" qui serait "garanti par l'Etat", a précisé le ministre. "Renault, c'est un million d'emplois sur tout notre territoire qui sont liés à la filière de l'industrie automobile". Des soutiens financiers qu'il a qualifiés de "massifs" dans un contexte "historique". "Je veux que chaque entrepreneur sache que l'État sera à ses côtés" a affirmé Bruno Le Maire.