Didier Guillaume était l'invité de "La Table des bons vivants", samedi sur Europe 1 (photo d'illustration). 0:52
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Margaux Lannuzel
"Les viticulteurs français exportaient beaucoup en Amérique, aujourd'hui c'est terminé, tout est fermé" : conscient de l'impact de la crise sanitaire du coronavirus sur la filière viticole, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a annoncé samedi sur Europe 1 qu'il envisageait "des mesures de distillation de crise" pour lui venir en aide. 
INTERVIEW

"Jamais l'expression 'de la fourche à la fourchette' n'aura été d'actualité", estime Didier Guillaume après plus d'un mois de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus. Invité de La Table des bons vivants, samedi sur Europe 1, le ministre de l'Agriculture se félicite à la fois du succès de la plateforme mettant en relation producteurs en mal de personnel et volontaires prêts à les aider pendant le confinement, qui a déjà vu s'inscrire 250.000 personnes, et du retour des Français à une consommation plus raisonnable. 

"Ça fait longtemps que je parle du patriotisme alimentaire"

"A l'issue de cette crise, nous devons avoir un choc psychologique", pointe ainsi Didier Guillaume. "Il faut qu'on se dise : 'il faut qu'on mange des produits de saison'. Et puis ensuite, ça doit nous permettre de parler de relocalisation de l'agriculture, de circuits courts. Il n'y a jamais eu autant d’initiatives, de drives, etc. (...) Ça fait longtemps que je parle du patriotisme alimentaire, il est absolument indispensable."

"J'envisage une mesure de distillation de crise"

Interrogé sur les difficultés rencontrées par les cultivateurs de raisin, dont les ventes sont durement impactées par la crise, le ministre de l'Agriculture annonce par ailleurs vouloir "un plan spécifique pour la viticulture". "Les viticulteurs français exportaient beaucoup en Amérique, aujourd'hui c'est terminé, tout est fermé", pointe-t-il. "J'envisage une mesure de distillation de crise (autorisation de distiller en alcool une partie de la surproduction de vin, ndlr) pour les aider. Il faut enlever du stock et des hectolitres du marché, j'ai fait de fortes demandes à l'échelle européenne." Affaire à suivre, donc.