Avec une baisse de près de 30% en Asie, le cours du pétrole a enregistré ces derniers jours sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991. En cause, une baisse importante des prix du brut initiée par l'Arabie saoudite, mais aussi le ralentissement économique causé dans certains pays par la crise du coronavirus. L'économie chinoise fonctionne ainsi au ralenti depuis plus d'un mois. Maintenant, c'est au tour de l’Europe d’être touchée, aucun pays de l’UE n’étant épargné par l’épidémie. S’il s’agit d’une très mauvaise nouvelle pour les pays producteurs, qui pourraient voir leur économie fortement déstabilisée, pour les automobilistes, c'est l'assurance d'un carburant moins cher.
Depuis le 1er janvier, le baril de Brent a perdu 50% de sa valeur. Cette chute des prix a déjà eu pour effet une baisse des tarifs à la pompe : 13 centimes de moins depuis le début de l'année sur le litre de carburant, dont 3 centimes rien que la semaine dernière. Le prix du Super 95 s'affiche désormais à 1,46 euro le litre, tandis que le gazole se vend en moyenne 1,35 euro le litre.
"Si le prix du brut perd 10%, le prix à la pompe baisse de 3%"
Cette baisse devrait encore se poursuivre dans les prochains jours. "La variation que l’on a observé le week-end dernier va se retrouver à la pompe. Je considère que si le prix du brut perd 10%, le prix à la pompe baisse de 3%. Car à la pompe, vous avez deux-tiers de taxes qui représentent environ un euro par litre, et qui ne varient pas", explique à Europe 1 Olivier Gantois, le président de l'Union des industries pétrolières de France. On ignore toutefois, pour le moment, si les pétroliers répercuteront la totalité de la baisse des prix du brut ou seulement une partie.
Pas de ruée sur les stations-service
Cette baisse des prix ne devraient pas désavantager les pompistes. "Contrairement à certains de nos collègues, je pense aux débitants de tabac qui touchent une commission en pourcentage sur la vente d’un paquet de cigarettes, nous avons une marge fixe, quel que soit le prix du baril", relève Francis Pousse, président de la branche carburant du Conseil national des professions de l’automobile et patron d'une station-service au Mans. Ce professionnel ne s’attend pas non plus à une ruée dans les stations-service, les usagers risquant fort de limiter leurs déplacements face au risque de contamination au coronavirus. Mais une chute de fréquentation pourrait, quant à elle, impacter le chiffre d'affaires des stations.