Le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) sera abaissé en 2018 pour être ramené de 7 à 6% de la masse salariale, avant la bascule de 2019 voulue par Emmanuel Macron transformant ce dispositif en baisse directe de cotisations pour les employeurs, a annoncé lundi Edouard Philippe. Le Premier ministre a aussi confirmé la présentation en 2018 d'un nouveau projet de loi destiné à favoriser les entreprises en France, notamment les PME, ainsi que la suppression d'une taxe de 3% sur les dividendes, récemment retoquée par la justice européenne.
Baisse de l'impôt sur les sociétés. Outre le prélèvement forfaitaire unique "de l'ordre de 30%" sur les revenus de l'épargne, Edouard Philippe a également confirmé la trajectoire de baisse de l'impôt sur les sociétés, ramené par étapes à 25% d'ici 2022 (contre environ 33% aujourd'hui), soit une baisse d'impôt totale de 11 milliards d'euros pour les entreprises.
Calculé moins favorablement en 2018. Le CICE, mesure de baisse du coût du travail emblématique du quinquennat Hollande, sera bien remplacé en 2019 par une baisse directe des charges de six points sur la masse salariale, a confirmé Edouard Philippe, venu rendre visite à une usine de fabrication de conduits de cheminée Poujoulat avec son ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Avant de disparaître, son mode de calcul sera moins favorable en 2018 : il sera calculé l'an prochain sur 6% de la masse salariale jusqu'à 2,5 fois le SMIC, et non plus 7% comme c'était le cas cette année, selon le dossier de presse du plan présenté par le Premier ministre.
2019, une année avantageuse pour les entreprises ? L'effet de cette mesure d'économie ne devrait toutefois pas être très douloureux pour les entreprises, souligne-t-on à Matignon : le crédit d'impôt pour 2018 se concrétise un an plus tard, soit en 2019, année où les employeurs vont cumuler l'effet du CICE avec la nouvelle baisse des charges promise durant la campagne présidentielle par le chef de l'Etat. En cumulant les deux effets, entreprises et employeurs bénéficieront ainsi d'une baisse de coût de près de 21 milliards d'euros en 2019, selon Matignon. Le gouvernement espère que cet afflux exceptionnel de capitaux dans l'économie dans deux ans créera 35.000 emplois en 2019 et 70.000 en 2020.