Crise énergétique : l'Union européenne se prépare à un hiver «difficile»
Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants de l'UE se sont engagés vendredi à intensifier leurs efforts pour réduire leur dépendance énergétique envers Moscou. La Russie a commencé à réduire ses livraisons de gaz, faisant craindre un "hiver difficile", a reconnu le Premier ministre belge, Alexander De Croo.
Les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, se sont engagés vendredi à intensifier leurs efforts pour réduire leur dépendance énergétique envers Moscou qui a commencé à réduire ses livraisons de gaz, faisant craindre un "hiver difficile". "Nous avons passé en revue tous les plans d'urgence nationaux pour s'assurer que chacun était prêt à affronter de nouvelles perturbations et nous travaillons à un plan d'urgence de réduction de la demande d'énergie avec l'industrie et les 27 Etats membres", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue d'une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, largement consacrée à la crise énergétique.
Un plan d'urgence européen présenté en juillet
La cheffe de l'exécutif européen a précisé qu'elle présenterait ce plan "en juillet". Le risque d'une pénurie de gaz l'hiver prochain se précise depuis que l'énergéticien russe Gazprom a drastiquement baissé ses livraisons . C'est particulièrement vrai pour l'Allemagne, très dépendante des approvisionnements russes . "Nous allons faire face à des temps très agités et cet hiver sera probablement très difficile", a reconnu le Premier ministre belge, Alexander De Croo, évoquant la guerre en Ukraine et les prix de l'énergie utilisés comme une arme par la Russie.
"C'est aussi une guerre économique contre l'Europe et l'impact pourrait être ressenti très fortement", a-t-il dit, appelant les Européens à s'unir dans l'épreuve. "Si l'Allemagne a des problèmes, cela aura un impact énorme sur tous les autres pays européens", a-t-il averti. Les Vingt-Sept ont d'ailleurs appelé vendredi les institutions européennes (Conseil et Commission) à prendre des mesures pour "coordonner plus étroitement" les politiques énergétiques nationales, dans les conclusions du sommet. Cela devrait concerner les achats et le stockage de l'énergie.
Des réticences sur les interventions sur les prix du marché de l'énergie
Ursula von der Leyen a rappelé la stratégie européenne, présentée le 18 mai. Dotée de 300 milliards d'euros, elle s'articule autour de trois piliers : économies d'énergie, développement des renouvelables et diversification des fournisseurs de gaz et de pétrole. Les Vingt-Sept ont également invité la Commission à étudier la faisabilité de "limitations temporaires des tarifs d'importation" de l'énergie. Evoquées par les Etats-Unis au sujet des achats de pétrole russe pour limiter les revenus de Moscou, les interventions sur les prix de marché de l'énergie suscitent toutefois beaucoup de réticences au sein de l'UE.
La France avait réclamé une réforme du marché européen de l'électricité, dont les tarifs sont déterminés par les prix du gaz qui ont explosé. L'Italie souhaite une intervention pour limiter les prix de gros du gaz. Mais les Pays-Bas et l'Allemagne, notamment, souhaitent protéger les mécanismes de marché. "Nous travaillons sur différents modèles, y compris concernant le fonctionnement du marché", a souligné Ursula von der Leyen. Ces modèles alternatifs pourraient notamment inclure un découplage des tarifs de l'électricité par rapport à ceux du gaz, a-t-elle dit, promettant de proposer "différentes options" après l'été en vue de discussions lors d'un prochain Conseil européen en octobre.