En 2023, nourrir son chat ou son chien risque de devenir un véritable luxe. Particulièrement concernée par la vague inflationniste, l'alimentation animale pourrait connaître une véritable flambée dans le courant de l'année prochaine. Il y a quelques semaines, Michel-Édouard Leclerc, le patron des centres éponymes, rapportait que les producteurs de nourriture animale réclamaient à la grande distribution l'application d'une hausse de 41% dans les rayons dédiés. Soit deux fois plus que n'importe quelle autre denrée.
Les hausses qu'on nous demande pour 2023 :
— Michel-Edouard Leclerc (@Leclerc_MEL) November 21, 2022
- Conserves de légumes : +17,74%
- Conserves de fruits : +20,55%
- Café : +10,53%
- Produits animaliers : +41%
- Féculents : +10%
- Volaille : +13%
- Papier : +11% https://t.co/wh6aLa1ZoX
Pour Olivier Dauvers, journaliste spécialisé dans la grande distribution, cette annonce n'a rien de surprenant. "L'effet de l'inflation est double pour l'alimentation animale car elle nécessite les deux produits qui ont le plus flambé récemment : les céréales et la partie noble à savoir la viande. La volaille a connu une hausse d'à peu près 40%", souligne-t-il auprès d'Europe 1.
Un marché très concentré
Par ailleurs, la confection de ces produits requiert une importante consommation d'énergie. "Ils doivent être extrêmement chauffés car il faut homogénéiser des produits très différents les uns des autres. C'est donc une activité particulièrement énergivore", indique Olivier Dauvers. Compte tenu de l'envolée du prix de l'électricité, le coût de production d'un paquet de croquettes est logiquement revu à la hausse.
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Et les distributeurs n'auront vraisemblablement d'autres choix que de répercuter cette flambée sur le prix de vente en raison de la concentration de ce marché, contrôlé par un nombre restreint de géants de l'agroalimentaire. On peut notamment citer le Suisse Nestlé ou encore les Américains Mars et Unilever. Une situation qui offre à ces acteurs bien plus de latitude pour imposer leur révision de tarif. "Plus les distributeurs revendent des marques fortes comme celles-ci, moins leurs marges seront importantes", résume Olivier Dauvers.
Une hausse effective le 1er mars 2023
En conséquence, la grande distribution ne pourra pas à la fois encaisser cette augmentation des tarifs et préserver le porte-monnaie des consommateurs. Pour autant, la hausse de 40% réclamée par les industriels à la grande distribution sera assurément abaissée. "Les négociations vont passer par là", tempère Olivier Dauvers qui table sur un prix final gonflé de "20 à 30%". Une nouvelle tarification qui ne sera effective qu'à partir du 1er mars 2023. "Je conseille donc de faire du stock", conclut le journaliste spécialisé.