Des dizaines de réacteurs nucléaires vont-ils devoir être inspectés ? Avec cette affaire, EDF est sous pression et cela pourrait provoquer potentiellement des arrêts prolongés de réacteurs. Deux jours après la découverte d'une fissure d'une taille inédite sur un réacteur de la centrale nucléaire de Penly, de nouvelles fissures ont été découvertes. Cette fois-ci elles se situent sur le deuxième réacteur de la centrale de Normandie. Une autre a également été perçue sur l'un des quatre réacteurs de la centrale de Cattenom, en Moselle.
Des fissures non négligeables et détectées, comme la première, sur un circuit de secours qui sert à refroidir le réacteur en cas d'incident. Sur le deuxième réacteur de Penly, la fissure atteint jusqu'à douze millimètres de profondeur. À Cattenom, elle atteint quatre millimètres.
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Une fatigue thermique à surveiller
Ces fissures sont provoquées par ce que l'on appelle le phénomène de fatigue thermique. Concrètement, la tuyauterie est soumise à des variations de température importantes qui peuvent fissurer l'acier. EDF connaît bien ce problème, mais l'entreprise ne l'avait jamais repéré sur cette partie du réacteur.
EDF va donc devoir élargir à de nouvelles zones son programme de contrôle sur la fatigue thermique. Il s'agit de quelque 200 soudures supplémentaires à contrôler. L'Autorité de sûreté nucléaire lui a d'ailleurs demandé de revoir au plus vite sa stratégie. On devrait donc savoir dans les prochains jours si cela induit d'abord un allongement des arrêts de réacteur et surtout si cela a une incidence sur la production d'électricité en 2023.