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Déconfinement : pourquoi les grandes entreprises ont moins repris que les TPE/PME ?

Ariel Guez - Mis à jour le . 2 min

Invité de la matinale d'Europe 1, Jean-Claude Delgenes, président de Technologia, une structure qui opère dans l'évaluation et la prévention des risques liés à l'activité professionnelle, est revenu mardi sur la reprise économique post-confinement. Il explique pourquoi le retour au travail est plus compliqué à organiser dans les grandes structures et les problèmes que peuvent soulever le télétravail pour les salariés. 

Lundi, après plus de 50 jours de confinement pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirusde nombreux salariés ont repris le chemin du travail. Mais toutes les entreprises n'ont pas fait revenir leurs salariés, explique au micro d'Europe 1 Jean-Claude Delgenes, président de Technologia , structure agréée par le ministère du Travail et qui opère dans l'évaluation et la prévention des risques liés à l'activité professionnelle, est revenu sur la reprise économique post-confinement. Selon lui, on peut faire une différenciation entre les "petites structures et les PME qui ont bien repris" et "les grandes entreprises qui sont elles très prudentes dans la reprise". 

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"Analyser la situation pour éviter de faire des erreurs"

"Les dirigeants dans les grandes tours de la Défense attendent d’avoir du retour du terrain et l'analyse de la situation pour éviter de faire des erreurs", explique Jean-Claude Delgenes, affirmant que le volontariat est la règle plutôt qu'un report massif. 

Pour lui cette situation post-confinement est d'une "redoutable complexité". "Je discutais avec un DRH qui me disait qu'il avait 14 sites à équiper au niveau national et qu'il était en difficulté", raconte Jean-Claude Delgenes, qui explique que cette problématique est tout à fait logique. "Il faut équiper les espaces avec une signalétique, verrouiller toutes les fontaines à eau, équiper les toilettes : il y a un énorme travail", justifie-t-il.

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"Un casse-tête redoutable" pour les grandes entreprises

Car, depuis lundi, toutes les entreprises doivent respecter scrupuleusement les règles édictées par le ministère du Travail , qui indiquent qu'il faut que chaque salarié bénéficie d'un espace de quatre mètres carrés. Concrètement, dans un open-space de 100m², seuls 25 personnes peuvent être présentes : "Un casse-tête redoutable lorsque vous avez beaucoup de gens", constate Jean-Claude Delgenes. 

"C’est un énorme travail à faire en matière de planification des espaces de travail", résume Jean-Claude Delgenes, qui maintient donc que dans les grandes structures, la tâche n'est pas des plus aisée. "Ce n'est pas simple à faire. Vous avez un dialogue qui se fait avec les élus du personnel, il faut tout faire ensemble. Alors que dans les petites structures, c’est plus à l’emporte-pièce, (...) c’est moins normé", explique-t-il. 

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"Ouvrir le débat" sur les conséquences du télétravail

Si les grandes entreprises peuvent maintenir le télétravail lors des prochaines semaines parce qu'il est plus facile pour elles de le mettre en place, cela peut aussi poser plusieurs problèmes , précise Jean-Claude Delgenes. D'abord, "la surcharge de travail", pendant cette période. "Les gens ont une densité et une amplitude de travail qui est beaucoup plus forte que lorsqu'ils se rendaient au travail", explique-t-il. 

Mais aussi l'ensemble des frais professionnels qui ont été engagés pour des fournitures de bureau et qui n'ont pas été prises en charge par l'entreprise . "J'ai des gens qui me disent qu'ils ont demandé le remboursement et qu'on leur a refusé, parce qu'il n'y a pas de dispositif légal pour cela", raconte Jean-Claude Delgenes, qui invite à ouvrir le débat sur le sujet. "Aujourd'hui, il y a un vide juridique", conclut-il.