Mercredi, la chambre haute a adopté le principe de la création d'un livret d'épargne souveraineté qui servirait notamment à financer les entreprises de défense. Un projet surprenant, mais qui pourrait voir le jour dès 2024.
Le Sénat examine cette semaine le projet de loi de programmation militaire 2024-2030, après son adoption à une large majorité par l’Assemblée le 7 juin dernier. Sans surprise, la majorité de droite soutient l’effort budgétaire inédit du gouvernement pour moderniser l’armée, 413 milliards sur 7 ans.
Mais Les Républicains demandent une montée en charge plus rapide "pour prendre en compte immédiatement le tournant géostratégique que constitue la guerre en Ukraine". La droite sénatoriale fait une autre proposition : la création d’un livret d’épargne souveraineté, dont le principe a été adopté mercredi.
"L’idée, c’est vraiment de flécher cet investissement des Français"
Ce dispositif fonctionnerait comme le plan d’épargne en actions (PEA), déjà proposé par les banques. Mais, l'avantage, c’est qu’il serait totalement exonéré d’impôts et de prélèvements sociaux. En plaçant de l’argent sur ce livret d’épargne souveraineté, vous deviendriez propriétaires d’actions d’entreprises françaises de la défense et de la sécurité civile. Les géants du secteur, bien sûr : Safran, Dassault ou encore Thalès.
Mais surtout les petites et moyennes entreprises. Ce sont elles qui bénéficieraient le plus de ce nouveau placement. À l’origine de cette idée, c'est le député Horizons Christophe Plassard. "L’idée, c’est vraiment de flécher cet investissement des Français vers un panier d’entreprises qui travaillent pour la souveraineté. Croisons à la fois de l’épargne disponible et un besoin d’une industrie franco-française de souveraineté industrielle et militaire", explique-t-il.
Dans un entretien accordé au Figaro, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a reconnu "le problème récurrent de l’accès au financement privé des industries de défense".