Avec un record à 16,8 milliards d'euros en septembre, le déficit pour les échanges de biens met la France sur les rails d'un bilan annuel historiquement mauvais en matière de commerce extérieur et d'une année 2023 toujours morose. Le déficit commercial de la France a atteint 149,9 milliards d’euros sur un an, le plus important des pays de la zone euro. Un mal endémique puisque la balance commerciale française est déficitaire depuis 20 ans. Alors comment faire pour inverser la tendance ?
Un pays l’a fait, avant la crise énergétique : l’Italie, et en moins de dix ans.
Des investissements pour moderniser l’industrie
En 2004, la balance commerciale italienne est déficitaire d’un milliard d’euros. Huit ans plus tard, en 2012, elle dégage plus de neuf milliards d’euros d’excédents. Cette réussite s’explique d’abord par la modernisation de l’industrie italienne dans les années 2000, selon l’économiste Marc Touati, alors que la France a tardé à investir. "L’Italie a tout misé sur son industrie du nord, sur certains produits textiles, mais également au niveau de certains biens d’équipement. C'est là où l’Italie a pu passer d’un déficit chronique à un excédent assez important", indique-t-il auprès d'Europe 1.
Nouvelle catastrophe économique pour la #France : en septembre, le déficit commercial français a atteint un triple record historique : 17,5 milliards d'euros sur un mois, 47,6 milliards sur 3 mois et 149,9 milliards sur un an.
— Marc Touati (@MarcTouati) November 8, 2022
Et le cauchemar n'est malheureusement pas terminé... pic.twitter.com/BH0w8QDrLV
Cette montée en gamme de l’industrie italienne a été portée par les commandes allemandes et suisses. Mais notre voisin italien a aussi su miser sur les marchés émergents, comme la Chine, avec qui il a signé pour plus de deux milliards d’euros d’accords commerciaux en 2010.
Des réformes de la fiscalité
Enfin, l’Italie a mené d’importantes réformes pour alléger la fiscalité, au prix d’une réduction des dépenses publiques. "En réduisant le coût du travail, non pas en réduisant les salaires mais notamment les charges qui pèsent sur les salaires en Italie, elle a réussi à retrouver une certaine compétitivité", note Marc Touati.
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Pour autant, ces excédents commerciaux n’ont pas permis à l’Italie de retrouver le chemin de la croissance, qui est toujours inférieure à son niveau d’avant crise financière. Et la crise énergétique pourrait aussi détruire les excédents commerciaux de l’Italie, très dépendante des importations d’énergie.