Le ministre de l'Économie Bruno le Maire a reconnu lundi que la France ne tiendrait pas son objectif de 2,3% de déficit public en 2018, évoquant un chiffre aux alentours de 2,6%, soit le niveau atteint l'an dernier. "Il n'y aura pas 2,3% de déficit en 2018", a reconnu le ministre lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef), attribuant cette révision à la croissance plus faible que prévu et à la reprise de la dette de SNCF Réseau.
Une croissance revue à la baisse. "S'agissant de 2018, le consensus des économistes est sur un niveau de croissance de 1,7%", inférieur de 0,3 point à l'objectif initial du gouvernement, a souligné Bruno Le Maire. "C'est une hypothèse qui me semble raisonnable", a-t-il poursuivi, en reconnaissant que cela aurait un "impact" sur le déficit. "Nous étions à 2,3. La moindre croissance va nous amener autour de 2,5 point de déficit. Il faut y ajouter la reprise de la dette de la SNCF Réseau, qui représente 0,1 point", a calculé le ministre, évoquant le chiffre de 3,5 milliards d'euros. Cela "nous met à 2,6", a indiqué le ministre, en précisant toutefois ne pas vouloir "donner le chiffre exact" à ce stade.
"Respecter les 3%" reste l'objectif. "L'objectif pour 2018 reste le même : respecter les 3% (du PIB, la limite fixée par les règles européennes NDLR), respecter notre trajectoire de rétablissement des finances publiques", a-t-il insisté, assurant que le gouvernement allait "tenir la trajectoire" de réduction de la dette publique prévue pour le quinquennat.
Une dette publique réduite à 96,4% du PIB. Dans son programme de stabilité, envoyé au printemps à la Commission européenne, le gouvernement avait annoncé un déficit à 2,3% du PIB cette année, en baisse de 0,3 point par rapport à 2017. La dette publique devait pour sa part se réduire à 96,4% du PIB, avant une baise progressive jusqu'à 89,2% en 2022. "Je vous confirme que nous ferons cinq points de dette publique en moins sur la durée du quinquennat", a promis Bruno Le Maire, tout en laissant planer le doute sur les chiffres de 2018 et 2019. Selon l'Insee, la dette publique de la France, fruit de l'accumulation des déficits au fil des ans, s'est établie à 2.255,3 milliards d'euros au premier trimestre 2018, pour atteindre 97,6% du PIB.