Pour beaucoup, les vacances c’est aussi une question d’argent. Certains règlent leurs dépenses au millimètre. Mais cette année, c’est encore plus compliqué que d’habitude. Bien sûr, il y a l’inflation, particulièrement violente sur les produits alimentaires avec une augmentation de 14% sur un an. Mais il y a aussi le prix des trains, de l’hébergement et des péages, tous plus chers que l’an dernier. Et la cerise sur le gâteau, c’est que les prix de l’essence remontent la veille du fameux chassé-croisé des vacances.
"Un concours de circonstances malheureux"
C’est LA mauvaise nouvelle de la semaine pour les vacanciers. Une nouvelle augmentation qui confirme la tendance à la hausse de ces trois dernières semaines, depuis le début des vacances scolaires. L'inflation poursuit donc les Français jusque dans les stations essence. Une tendance que Francis Pousse, président "distributeurs de carburants" au syndicat Mobilians, explique par un contexte international toujours défavorable. "Plus le baril, plus la matière première, augmente, plus ça augmente in fine à la pompe. Et c'est ce que l'on voit à peu près partout avec des différences bien entendu de taxes selon les pays, mais c'est ce qu'on voit partout ! Et puis on a une économie qui repart alors qu'elle était un peu atone ces derniers mois. C'est un concours de circonstances malheureux à l'époque des vacances bien évidemment", souligne-t-il au micro d'Europe 1.
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Qu'ils soient sur le départ ou sur le retour, les automobilistes subiront cette hausse des prix de l'essence en moyenne de 5 centimes par litres. La palme revient d'ailleurs au gazole qui, avec 1,763 euro en moyenne, retrouve son plus haut niveau depuis le mois de mai dernier. Des niveaux de prix qui pourraient provoquer l'incompréhension des vacanciers alors que l'Insee vient d'annoncer une baisse de l'inflation pour le mois de juillet.
Taxe et TVA
Ce qui est assez contrintuitif, mais comme souvent en économie, tout est une question d'offre et de demande. Selon Fabrice Godefroy, expert mobilité pour l'association 40 millions d'automobilistes, les prix à la pompe augmentent d'abord parce que le baril de Brent est plus coûteux. C'est avec ça qu'on produit nos carburants, mais également à cause des vacances. "C'est un marché qui est très volatil depuis maintenant les problèmes géopolitiques que l'on connaît. Comme on est dans une période de vacances, ça peut avoir évidemment une incidence parce qu'il y a forcément plus de consommation de carburant et forcément, il y a plus de demande", explique Fabrice Godefroy au micro d'Europe 1.
Selon lui, pas de marge supplémentaire pour augmenter les bénéfices des distributeurs de carburant. Mais un problème structurel en France qui fait que les usagers paient leurs pleins au prix fort. "En France, le problème, c'est qu'on a aux alentours de 60 % de taxe sur les carburants. On a une TVA à 20 %, ça devient insupportable, on aimerait avoir une TVA à 5,5% qui permettrait de ne pas en plus rajouter à toute cette augmentation du prix du baril des taxes qui sont devenues insupportables pour les automobilistes."
Vous l'aurez compris, ce week-end, les carburants vont vous coûter cher. Et selon les professionnels du secteur, cette tendance pourrait bien continuer dans les semaines à venir, peut-être même jusqu'à la fin de l'été.