Une "évaluation" a été lancée après la frappe de 27 millions de pièces non conformes par la Monnaie de Paris, a indiqué vendredi le ministère de l'Économie et des Finances à l'AFP, confirmant les informations du média La Lettre. "Il y a eu ce qui semble être un dysfonctionnement interne", a avancé Bercy, qui siège au conseil d'administration de l'établissement public.
Par conséquent, une "évaluation" a été décidée pour "faire la transparence" et comprendre ce qui s'est passé. Selon La Lettre, le PDG de la Monnaie de Paris Marc Schwartz a fait frapper fin 2023 27 millions de pièces de 10, 20 et 50 centimes, dotées d'un nouveau design, sans attendre le feu vert de la Commission européenne. Or l'institution a retoqué ces nouvelles pièces, au motif que les étoiles représentant l'Europe étaient illisibles, forçant ainsi la Monnaie à détruire les pièces, poursuit le média.
Une évaluation qui pourrait se conclure dès le mois de février
Selon La Lettre, Marc Schwartz a attribué la responsabilité de cette bévue à "l'État français". À Bercy, on souligne que si le design de la pièce est une "décision politique" à la main du gouvernement, le "détail technique" de leur production relève de la Monnaie de Paris. Le ministère ne souhaite toutefois pointer du doigt aucun responsable avant la fin de l'évaluation. Celle-ci pourrait se conclure dès le mois de février.
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"Compte tenu des délais de production incompressibles, la Monnaie de Paris avait initié la production des nouvelles pièces" pour en assurer la diffusion début 2024 et pour "permettre la commercialisation" en "décembre" des "versions numismatiques" attendues par les collectionneurs, a-t-elle reconnu dans un communiqué transmis à l'AFP. Le montant de la perte occasionnée par l'erreur de frappe reste à déterminer, le métal utilisé pour les 27 millions de pièces pouvant être refondu pour produire d'autres pièces.
"Aucun surcoût ne sera répercuté"
"100% de ces 27 millions de pièces seront recyclées pour la production de nouvelles pièces en 2024", a ainsi assuré la Monnaie de Paris. Ces millions de pièces représentent moins de 2% de la production annuelle de la Monnaie de Paris, qui s'élève à 1,4 milliard de pièces en 2023, a-t-elle également déclaré. Organisme intégralement financé par son activité, la Monnaie de Paris promet qu'"aucun surcoût ne sera répercuté". "Le prix payé par l'Etat pour la production de ces pièces reste exactement le même que ce qui était prévu initialement", a-t-elle précisé.
Le ministère fait aussi remarquer que le design des euros frappés en France n'avait jamais évolué depuis la mise en circulation de la monnaie commune au début des années 2000. Or des règlements européens de 2012 et 2014 ont rendu la procédure préalable à la frappe plus contraignante.