Le rapporteur du projet de réforme ferroviaire Jean-Baptiste Djebbari (La République en marche) a annoncé jeudi sur LCP que l'État reprendrait "entre 30 et 35 milliards d'euros" de la dette de la SNCF.
"Un point et demi de PIB". L'ardoise de la compagnie ferroviaire s'élève à 47 milliards pour SNCF Réseau et 8 milliards pour SNCF Mobilités. Jean-Baptiste Djebbari a estimé que l'intervention de l'État, qui s'accompagnera "d'investissements dans le système ferroviaire", équivaudrait à "un point et demi de PIB". "Le Premier ministre s'exprimera vendredi sur le niveau de reprise de la dette et l'investissement dans le système ferroviaire", a ajouté le député de Haute-Vienne.
Des annonces rassurantes pour les cheminots. Le montant des investissements prévus n'est "pas encore tout à fait arbitré", d'après Jean-Baptise Djebbari, mais ceux-ci devraient concerner "l'infrastructure : le réseau, le fret, les voies, la signalisation", a détaillé le rapporteur du projet de loi. Le député a promis que les annonces du Premier ministre seraient "de nature à rassurer les cheminots, qui ont eu "un sentiment fort de 'cheminot bashing'", désormais "assez largement purgé" à ses yeux.
Guillaume Pepy, un "pilote". Interrogé sur l'avenir du patron de la SNCF Guillaume Pepy, le député a rappelé que "son mandat durera[it] jusqu'en 2020" et qu'il "fallait un pilote dans l'avion pour mener à bien la transition" ainsi que des "échéances importantes", comme la convention collective de l'entreprise, destinée à être prochainement renégociée. Quelques minutes plus tôt, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait déjà estimé sur Europe 1 que "la question du maintien de Guillaume Pepy à la tête de la SNCF n'(était) pas posée".
Une vot'action peur crédible. Eric Djebbari a par ailleurs contesté la légitimité de la "vot'action" lancée par les cheminots, une consultation interne à la SNCF dont les résultats à 95% défavorables au projet de réforme ont été dévoilés mercredi. Le député a ainsi critiqué "les modalités de la 'vot'action' : les listes d'émargement sont conservées par les syndicats, elles seront détruites, certains (employés de la SNCF) ont peut-être pu voter plusieurs fois"... a-t-il argumenté.
Le vote de l'Assemblée nationale est lui "légitime", "ce n'est pas un passage en force", a insisté le rapporteur, avant de saluer les syndicats réformistes CFDT et Unsa, "qui ont des doutes sur l'ouverture à la concurrence mais sont constructifs". Selon lui, l'"unité médiatique" entre les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, CFDT, SUD et Unsa) est une "façade", qu'il a opposé à "la réalité des faits".