Renault a été mis en examen en France dans l'enquête sur la fraude aux contrôles antipollution des anciennes générations de moteurs diesel, a annoncé le constructeur mardi. La justice de l'Union européenne avait ouvert la voie fin 2020 à des poursuites judiciaires en France contre les constructeurs automobiles impliqués dans le scandale du "dieselgate", en confirmant l'illégalité d'un logiciel de Volkswagen soupçonné d'avoir trompé les contrôles antipollution.
Un cautionnement de 20 millions d'euros demandés
Le scandale, qui a donné lieu à des actions en justice dans de nombreux pays, a déjà coûté 30 milliards d'euros à Volkswagen, en grande partie aux Etats-Unis où le groupe a plaidé coupable de fraude en 2017. Volkswagen avait reconnu à l'automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel d'un logiciel capable de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées.
Renault devra déposer un cautionnement de 20 millions d'euros, dont 18 millions d'euros pour l'éventuel paiement des dommages et des amendes, et donner une garantie bancaire d'un montant de 60 millions d'euros pour indemniser les éventuels préjudices, a précisé le constructeur dans un communiqué.
Renault conteste
Renault a contesté mardi "avoir commis la moindre infraction" et souligné que "ses véhicules ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution". L'ex-patron de Renault, Carlos Ghosn, avait été interrogé comme témoin fin mai à Beyrouth par des magistrats français chargés d'enquêter sur la fraude aux contrôles antipollution chez Renault, selon une source judiciaire libanaise et des sources françaises proches du dossier.
M. Ghosn, qui n'a pas été auditionné en vue d'une éventuelle inculpation, avait été lourdement mis en cause, en novembre 2016, dans le rapport initial de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ayant débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire contre Renault pour "tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués".