Qui pour diriger Orange ? Bruno Le maire a déjà sa petite idée. Le ministre de l'Economie a indiqué qu'il donnait sa préférence à la nomination d’une femme, après avoir auditionné trois candidats "aux profils intéressants". Christel Heydemann serait la favorite pour succéder à Stéphane Richard. Mais est-ce vraiment légal de donner sa préférence, à compétences égales, à une femme ?
Des principes de mixité favorisés au niveau légal
"C'est une question qui n'est pas simple", a réagi une avocate spécialisée en droit social au micro d'Europe 1. "On est tous sensibles aux questions de discrimination positive et, au niveau légal, il y a des principes de mixité qui sont favorisés dans les instances dirigeantes des entreprises, et en particulier des sociétés cotées. Donc ça pourrait sembler aller dans l'air du temps", explique-t-elle.
Une discrimination qui serait "répréhensible"
"Pour autant, là, on ne parle pas de conseil d'administration, on parle de recruter un dirigeant. Il n'y a pas de texte, à ma connaissance, qui permette de discriminer positivement une femme. Et je rappelle qu'au plan pénal, toute discrimination opérée entre deux personnes sur le fondement de son sexe est répréhensible. Donc, favoriser une femme, ça voudrait dire potentiellement pénaliser un homme qui pourrait avoir à redire contre ce choix".
Une seule femme à la tête d'une entreprise du CAC 40
À la tête d'Orange depuis 2011, et alors que son mandat courait jusqu'à mi-2022, Stéphane Richard, qui cumule les postes de président et directeur général, a été condamné en novembre dans l'affaire opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais. Il doit quitter ses fonctions le 31 janvier prochain, au plus tard. "Le ministre souhaite que plus de femmes accèdent à des postes de gouvernance des grandes entreprises", a indiqué Bercy, alors qu'une seule femme dirige actuellement en France une entreprise du CAC40, la directrice générale d'Engie Catherine McGregor.