Écologie, recherche… Le Sénat s'apprête à voter un budget passé au rabot par le gouvernement
Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l'État pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat jeudi. Pour atteindre 30 milliards d'économies, le gouvernement a poussé les curseurs au maximum sur les dépenses de l’État.
Le projet de budget de l'État pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat jeudi avant qu’une commission mixte paritaire se réunisse le 30 janvier pour trouver un compromis entre députés et sénateurs. Le texte reprend les bases du projet de loi de finances déposé par Michel Barnier mais pour atteindre 30 milliards d'économies, il a multiplié les coups de rabots.
Le gouvernement pousse les curseurs au maximum sur les dépenses de l’État. Les budgets des ministères sont rabotés pour récupérer 2 milliards d’euros. Les opérateurs, eux, doivent dégager 3 milliards d'euros. Pour la mission écologie, c’est près d’un milliard d’euros de crédits supprimés.
"Il faut changer de dimension"
L’aide au développement va être amputée de 800 millions d’euros tandis que l'Enseignement supérieur et la recherche perdent 630 millions d’euros. La majorité de droite au Sénat a voté ces mesures, à l’image du sénateur Union centriste (UC) Vincent Delahaye, pour qui malgré tout le compte n'y est pas.
"Je considère que ce n’est pas un bon budget. Il y a eu quelques coupes significatives mais ce que l’on fait n’est pas à l’échelle du problème. Il faut changer de dimension. Malheureusement, je ne suis pas sûr que le gouvernement puisse le faire compte tenu des contraintes politiques", avance-t-il.
"La technique du rabot, c'est toujours peu acceptable"
De son côté, le sénateur socialiste et président de la commission des finances Claude Raynal déplore certaines coupes. "La technique du rabot, c'est toujours peu acceptable. Couper des crédits de la recherche, c'est quelque chose qui ne nous va pas. Et en même temps, on peut avoir un bout de compréhension par rapport à une période exceptionnelle", indique-t-il.
La gauche tentera de profiter de la commission mixte paritaire du 30 janvier pour rétablir certains crédits, notamment le milliard d’euros supprimé de la mission écologie.