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Barthélémy Philippe / Crédits : PHILIPPE HUGUEN / AFP , modifié à
Alors que la France fait face à une crise budgétaire sans précédent, Michel Barnier vient de renoncer à une mesure phare du projet de loi de finances 2025 visant les retraités. Un changement de cap qui interroge sur un potentiel privilège des retraites dans le pays. 

Pour économiser 3 à 4 milliards d’euros, le Premier ministre Michel Barnier avait annoncé le décalage d’un semestre, de janvier à juillet, de l’indexation des retraites sur l’inflation. Finalement, sous la pression de la quasi-totalité du spectre politique, l’ensemble des pensions seront revalorisées au moins de la moitié de l’inflation, voire au niveau de l’inflation pour les plus petites pensions. Un changement de cap qui interroge sur l’existence d’un privilège pour les retraités au sein de notre société. 

Un avantage patrimonial sur les actifs

Dans une société vieillissante, pas question de toucher au vivier électoral décisif des 17 millions de retraités. Quand les politiques s’y attaquent, ils reculent assez vite. En 2018, Emmanuel Macron avait augmenté la CSG sur les pensions, avant de rétropédaler sous la pression des Gilets jaunes. Depuis, le président rejette toutes les mesures défavorables aux retraités, ce que personne ou presque n’ose lui reprocher. Il faut dire qu’une idée s’est largement répandue : les retraités vivraient moins bien que les actifs. 

Faux, explique Emmanuel Grimaud, président de Maximis retraite : "C'est ce qu'il se passe dans l'imaginaire collectif, parce que les retraites sont inférieures aux salaires", explique-t-il au micro d'Europe 1. Or, la grande majorité des retraités sont propriétaires, ce qui leur offre un avantage patrimonial sur les actifs. 

"Les retraités épargnent plus que le reste de la population. Les plus de 70 ans épargnent 25% de leurs revenus", assure Emmanuel Grimaud. Ils bénéficient encore d’avantages étonnants, comme cette déduction d’impôt pour frais professionnels. Une niche fiscale que les politiques se gardent de remettre en cause. Et pourtant, selon l’institut Montaigne, sa suppression permettrait d’économiser d’un coup 8 milliards d’euros.