EDF n'a pas l'intention, dans les dix ans à venir, de procéder à d'autres fermetures de centrales nucléaires en France que celle nécessaire pour compenser l'entrée en service de l'EPR de Flamanville, a déclaré mardi son PDG Jean-Bernard Lévy.
La Cour des comptes avait estimé mercredi que la mise en œuvre de la loi de transition énergétique pourrait conduire le géant de l'électricité à fermer 17 à 20 de ses 58 réacteurs français dans l'hypothèse d'une consommation de courant constante. La loi, promulguée en août 2015, réduit en effet à 50% la part de l'atome dans la production électrique de la France à horizon 2025, contre 76% en 2015, et plafonne à son niveau actuel de 63,2 gigawatts la production nucléaire du pays.
Augmenter la durée de vie des réacteurs. Cette dernière disposition contraindra EDF à fermer deux réacteurs, normalement ceux de Fessenheim, pour compenser la mise en service de l'EPR de Flamanville, reportée à fin 2018. "Lorsqu'il y aura le réacteur de Flamanville qui sera disponible, nous devrons retirer, normalement, deux réacteurs du parc actuel", a indiqué Jean-Bernard Lévy sur RTL. Mais aucune autre fermeture n'est envisagée pour parvenir au plafond de 50% d'électricité nucléaire.
"A moyen terme, l'Etat a donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie", a expliqué le PDG. "Nous n'avons pas prévu, en liaison avec l'Etat, compte tenu des besoins en électricité des Français, de fermer d'autres centrales que les deux qui seront fermées", a-t-il poursuivi.
"Mépris absolu". Réagissant à cette annonce, Greenpeace a estimé que EDF affichait "un mépris absolu du projet politique de François Hollande, qui devrait viser à fermer 5 réacteurs d'ici la fin du mandat et au moins 28 réacteurs d'ici 2025". "C'est la seule et unique façon d'appliquer la loi de transition énergétique", a estimé l'ONG environnementale.