Elections chez EDF : pour la première fois, la CGT perd sa place de premier syndicat

CGT - EDF
La CFE-CGC a ravi la première place avec 33,08% des voix, contre 30,31% pour la CGT, selon des résultats "quasi-consolidés" (illustration). © ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Pour la première fois dans l'histoire d'EDF, la CGT a perdu sa place de première organisation syndicale au sein de l'énergéticien français, au terme des élections des représentants du personnel qui se sont achevées lundi soir. La CFE-CGC lui a ravi la première place avec 33,08% des voix, contre 30,31% pour la CGT.

La CGT a perdu pour la première fois dans l'histoire d'EDF sa place de première organisation syndicale au sein de l'énergéticien français, au terme des élections des représentants du personnel qui se sont achevées lundi soir, a-t-on appris mardi auprès de sources syndicales concordantes. La CFE-CGC lui a ravi la première place avec 33,08% des voix, contre 30,31% pour la CGT, selon des résultats "quasi-consolidés", a indiqué le syndicat des cadres, des ordres de grandeur confirmés par la CGT. Le résultat est historique : la CGT était la première organisation syndicale de l'énergéticien depuis sa création en 1946.

Derrière, les deux autres principales organisations syndicales, la CFDT et FO, maintiennent peu ou prou leur position, avec respectivement 16,63% et 15,33% des voix.

"Une victoire historique"

"C'est une victoire historique pour nous, et qui marquera l'histoire d'EDF SA, puisque c'est la première fois de l'histoire d'EDF que la CGT passe deuxième organisation syndicale", s'est réjouie Amélie Henri, secrétaire nationale de la CFE-Energie chez EDF. Contacté par l'AFP, Gwenaël Plagne, secrétaire CGT du Comité social et économique central (CSEC), a confirmé la perte par son syndicat du statut de première organisation de l'entreprise, sans souhaiter faire de commentaires à chaud.

Pour Amélie Henri, cette "très belle surprise" couronne "la mobilisation de ces quatre dernières années sur tous les sujets", notamment la contestation de la réforme des retraites, ainsi que "toutes les négociations qu'on a menées aussi sur cette mandature". Les salariés d'EDF étaient appelés à élire leurs représentants dans les 48 Comités sociaux et économiques (CSE) d'EDF, dans les grandes directions du groupe ainsi que sur les différents sites, comme les centrales nucléaires ou thermiques. L'élection du CSEC, le comité central, n'a pas encore eu lieu.

"Transformations sociologiques majeures au sein de la profession"

Les salariés de l'énergie étaient également appelés plus largement à élire leurs représentants dans la branche des industries électriques et gazières, où la CGT était également la première organisation, un scrutin dont le résultat officiel n'était pas connu mardi soir. La CGT a cependant revendiqué qu'elle conservait son rang à ce niveau, selon des estimations "internes". La CGT des électriciens et gaziers a été en pointe dans la contestation de la réforme des retraites début 2023. Le taux de participation à cette élection s'est élevé à 74,5% des salariés d'EDF, en légère progression par rapport au dernier scrutin selon la CFE.

Malgré son caractère historique, ce résultat n'est pas réellement une surprise, car "il correspond à une tendance de fond", souligne à l'AFP Stéphane Sirot, historien spécialiste des syndicats, professeur à l'université de Cergy-Pontoise. La CGT, qui était en 2007 encore autour de 51% des voix dans la branche des industries électriques et gazières, y était tombée en 2019 à 38,3%, rappelle-t-il. Parmi les raisons figurent en premier lieu "des transformations sociologiques majeures au sein de la profession (...) avec des emplois de plus en plus qualifiés", donc d'avantage de cadres ce qui a favorisé le vote catégoriel pour la CFE-CGC, explique l'historien.