Les éleveurs en colère avaient déjà obtenu des mesures d'aide mercredi. Ceux qui élèvent leurs bêtes pour leur lait vont, en plus, bénéficier d'une revalorisation de leurs prix de vente. C'est ce qu'ont décidé les acteurs de la filière - producteurs, transformateurs et distributeurs - lors d'une réunion vendredi matin au ministère de l'Agriculture. Les 1.000 litres ne pourront désormais pas être vendus à moins de 340 euros. De quoi apporter une bouffée d'oxygène au monde des éleveurs qui souffrent de la fin des quotas laitiers depuis avril dernier et d'un contexte mondial difficile. Depuis dimanche dernier, les éleveurs ont exprimé leur colère en bloquant des axes routiers et des laiteries.
4 centimes de plus par litre. Afin de couvrir les charges des producteurs, les prix auxquels les éleveurs vendent leur lait ne pourront pas tomber sous 340 euros les 1.000 litres, a annoncé vendredi Xavier Beulin, président de la FNSEA, à l'issue de la réunion. Cet objectif représente une hausse de 4 centimes par litre par rapport au tarif appliqué actuellement. L'ensemble des opérateurs de la filière ont discuté trois heures durant pour parvenir à cet accord autour du ministre Stéphane Le Foll, a confirmé un représentant de la grande distribution.
Le 17 juin dernier, une réunion similaire au ministère de l'Agriculture avait eu lieu mais avec les acteurs de la filière bovine. Là aussi, une revalorisation des prix avait été décidée, avec une application en demi-teinte de la part des abatteurs et des distributeurs selon un rapport du médiateur rendu public mercredi.
Bien mais peut mieux faire ? Xavier Beulin a "insisté sur l'état d'esprit très constructif, à la recherche d'une solution durable au moins jusqu'à la fin de l'année". "Chacun a pris conscience qu'après plusieurs mois de déflation des prix alimentaires", il faut passer au "rattrapage", a-t-il observé.
Satisfaction en demi-teinte cependant du côté du président de la fédération des producteurs (FNPL) Thierry Roquefeuil : "cette hausse vise à nous permettre de couvrir nos frais de production, elle ne nous satisfait pas mais elle permet au moins ça". "On ne règle pas tous les problèmes aujourd'hui, la crise est européenne et des mesures auraient dû être prises au moins depuis début septembre" 2014, fait-il valoir.
Bruxelles appelé à la rescousse. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a, de son côté, annoncé un conseil des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne le 7 septembre prochain. La France souhaite un soutien de Bruxelles aux producteurs de lait et une revalorisation du prix d'intervention: ce mécanisme de soutien européen, activé en cas d'effondrement des cours, ne se déclenche actuellement que lorsque le prix tombe à 22 centimes le litre.