C'est peut-être le petit Indien le plus connu des Français. Bison Futé, représenté avec sa coiffe pleine de plumes, est l'outil qui permet de vérifier l'état du trafic routier en temps réel, utile pour avoir une idée du monde sur les routes avant de partir en vacances. À quelques jours des grandes vacances d'été, La France bouge retrace la saga de cette référence française de l'information routière. Son origine remonte à un immense embouteillage, en 1975. Cet été-là, des bouchons historiques s'étaient créés en direction de l'Espagne.
À l'époque, la France est touchée par un épisode de canicule et il n'y a pas autant de stations-service qu'aujourd'hui, c'est-à-dire avec la possibilité d'acheter de l'eau ou de se restaurer. Au total, plus de 600 kilomètres de bouchons se forment dans toute la France.
Une première utilisation dès 1976
Alors, le ministère des Transports décide de créer un outil pour informer les vacanciers de l'état du trafic. Il est utilisé pour la première fois en 1976, au moment du chassé-croisé fin juillet-début août. "C'est là que Bison Futé a vraiment commencé, avec une distribution de cartes routières", explique Fabrice Vella, prévisionniste chez Bison Futé, au micro d'Europe 1. "Depuis, on a ajouté les itinéraires bis, donc cela permet de délester les itinéraires principaux", poursuit le prévisionniste.
"Et puis de l'information", ajoute-t-il, "pour que les gens puissent en amont décaler leur départ et ainsi réduire au minimum le niveau des embouteillages".
Timothée, Ginette... Comment aurait pu s'appeler Bison Futé
L'origine de son nom, Bison Futé, provient d'une longue histoire. Il y a eu beaucoup de propositions, une grande hésitation entre plusieurs noms tous plus farfelus les uns que les autres, avant de trouver celui qui allait mettre tout le monde d'accord, raconte Fabrice Vella. "Il y avait Timothée, représenté par un oiseau avec des jumelles. Il y avait Ginette, qui était une girafe avec son long cou qui permettait d'observer la circulation au loin. Et puis finalement, c'est le côté réconfortant et qui plaisait aux enfants" qui a été retenu.
"On sait que les enfants dans les embouteillages, c'est compliqué à gérer. Et le nom de Bison Futé a été finalement adopté", indique Fabrice Vella dans La France bouge.
Une réduction des bouchons de 50% en un an
L'institut de prévisions du trafic routier commence fort. En un an, les embouteillages ont diminué de 50%. La mission principale de Bison Futé est d'informer les automobilistes de la fréquentation des routes grâce à un code couleur. Le vert signifie une circulation fluide, l'orange renvoie à une situation difficile, le rouge, très difficile, et le noir indique que la circulation est particulièrement bouchée.
Pour dresser ce code couleur, les prévisionnistes regardent les fréquentations des années précédentes et établissent des tendances grâce à un modèle mathématique qui calcule notamment les points où l'on sait qu'il va y avoir des tensions, comme l'A86, le super-périphérique parisien, qui est l'autoroute la plus embouteillée d'Europe, mais aussi sur des périodes comme le pont de l'Ascension ou l'été, deux moments de grands départs.
62% des Français consultent chaque année le site internet
Bison Futé fait tout pour éviter les ralentissements, et même les arrêts provoqués de plusieurs façons à cause de travaux ou à cause de la trop forte fréquentation sur une parcelle d'autoroute. "Souvent, on rencontre des bouchons qu'on appelle des bouchons accordéons. On accélère, on freine, ça s'arrête. On attend deux minutes, et puis on reprend, ça se remet à rouler, on ne comprend pas trop pourquoi. En fait, c'est parce qu'en face, il y a eu un accident, ou un chantier, et les gens freinent pour regarder ça sur l'autoroute et c'est dangereux pour eux-mêmes. Ça va provoquer des embouteillages", souligne Fabrice Vella.
Les prévisions de Bison Futé sont relayées à la télévision et à la radio. Les vacances d'été approchant, chaque année, 62% des Français consultent le site internet de Bison Futé avant le grand départ.